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Gabegie francophone

(mis en ligne le 17 décembre 2016) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Madagascar ne compte que 5 % de francophones, mais près de six millions d’euros ont été officiellement consacrés par les autorités malgaches à l’organisation du 16è sommet de la francophonie qui se tient du 22 au 27 novembre à Antananarivo. Et sans doute en réalité beaucoup plus. C’est en tout cas plus que le budget annuel de plusieurs ministères d’un des pays à la population la plus pauvre du monde, victimes de malnutrition, d’épidémies de pestes et de diverses calamités naturelles… et politiques.

Les nombreuses ressources du pays sont en effet joyeusement dilapidées par une classe politique corrompue par les multinationales et les mafias étrangères. « "Le budget du sommet est soigneusement gardé secret, mais il est patent que l’État déploie des moyens au-dessus de ses possibilités. Les dépenses d’organisation sont faramineuses ", a par exemple souligné le quotidien L’Express de Madagascar, évoquant notamment "l’acquisition de véhicules 4×4 et berlines de luxe" » (Médiapart, 22/11) Mais il faut ce qu’il faut pour accueillir François Hollande et les 3000 autres participants au sommet. Et puis tout va changer : « Les investissements réalisés pour le Sommet de la Francophonie vont servir d’appât, d’aimant aux investisseurs qui hésitent encore à se lancer à Madagascar  », assure l’adjoint de Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’OIF, laquelle se montre tout aussi optimiste (RFI, 07/11).

Et puis d’ici à ce qu’on se rende compte que c’est du vent, l’OIF aura planté son sommet ailleurs...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 263 - décembre 2016
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