Survie

Colloque international, lundi 12 et mardi 13 février à Paris

Publié le 4 décembre 2006

SUR INVITATION Les acteurs des relations franco-africaines sont invités à ce colloque ; un contingent d’une vingtaine de places est réservé pour des auditeurs libres

Lundi 12 Février

  • 9h30 : Plénière d’introduction : Le bilan des relations franco-africaines depuis 1960

L’appel de la société civile française et africaine pour une autre France-Afrique A l’instant même où débutera à La Villette un grand raout médiatique sur « L’Afrique qui réussit », destiné à introduire les festivités de Cannes, le sommet France-Afrique de la société civile s’ouvrira lui sur un constat d’échec. 46 années de coopération et 24 sommets France-Afrique n’ont apporté aucun remède aux maux qui minent le continent africain. Sans s’attarder sur les causes de cet échec, maintes fois dénoncées il est temps d’obtenir des décideurs français un changement radical dans leur politique africaine. C’est le message de « L Appel des organisations de la société civile africaine aux candidats à l’élection présidentielle en France », rédigé lors du FSM de Nairobi,, qui sera lu en introduction de ce colloque. Cet appel fait écho aux revendications « pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente » formulées par une trentaine d’organisations françaises de la campagne « 2007 Etat d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire ! ».

  • 10h45 : Plénière 2 : Pour une relation France-Afrique au service de la démocratie

La diplomatie française a soutenu politiquement, militairement et économiquement, la plupart des régimes dictatoriaux issus du pré-carré francophone depuis les années 60. Malgré le discours de La Baule de 1990, la déclaration de Bamako de 2000 et le nouveau document d’orientation de la politique de coopération intitulé « pour une gouvernance démocratique », la diplomatie française peine à accompagner dans les actes l’essor des revendications démocratiques qui gagne le continent : soutien militaire à des armées non républicaines, amitiés personnelles témoignées à des despotes, validation d’élections truquées. La politique de la stabilité défendue par la France, qui au Tchad comme au Togo conduit à la violence et à la guerre, est aujourd’hui à bout de course. Quels actes devront poser les futurs dirigeants français pour mettre en œuvre une politique de la France au service de la démocratie ?

Animée par : Fabrice TARRIT : Secrétaire général de Survie

Intervenants :

    • Massalbaye TENEBAYE : Président de Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH)
    • Dimas DZIKODO : Journaliste togolais indépendant
    • Ignace GUESSEHI : Directeur de la Fédération pour le Développement du Secteur Informel (FEDESI, Côte d’Ivoire)
    • Sidiki KABA : Président de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH)
    • Richard BANEGAS : Maître de conférence en Science politique à l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne et Directeur de la revue Politique africaine
  • 12h45 : pause déjeuner
  • 14h15 : Plénière 3 : Pour une relation France-Afrique respectant les droits économiques et sociaux du continent africain

La France apporte son soutien (via la COFACE, l’AFD,...) aux activités d’entreprises françaises (Total, Bolloré, Bouygues,...) qui pour certaines captent des services publics privatisés et les ressources naturelles des pays africains (pétrole, bois, minerais...). En outre, elle soutient des régimes dépourvus de volonté et/ou de capacités à développer des politiques économiques souveraines. Malgré des actions d’appui à l’initiative économique, la France a souvent ainsi empêché l’émergence d’un entreprenariat africain solide et le respect des droits économiques et sociaux des populations. Quels changements stratégiques et quelles réglementations mettre en œuvre pour que les sociétés africaines concernées jouissent effectivement de ces droits ?

Animée par : Grégoire NIAUDET (Chargé de Projets au Secours Catholique)

Intervenants :

    • Christian MOUNZEO (Coordinateur de la coalition « Publiez ce que vous Payez » - Congo, membre du Conseil international d’Administration de l’ITIE). (Présence sous réserve de la levée de l’interdiction de mouvement par les autorités congolaises)
    • Maouloud BEN KATTRA (Représentant des syndicats à la Coalition des Alternatives Dette et Développement - CAD Mali)
    • William BOURDON (Avocat, Président de Sherpa) Gilbert MAHOUNDONODJI (Coordinateur du Groupe de Recherches Alternatives et de Monitoring du Projet Pétrole Tchad-Cameroun, GRAMP/TC, « Publiez Ce que Vous Payez » - Tchad)
    • Grégoire LEJONC (Chargé de campagne Forêts africaines à Greenpeace-France)
  • 16h15 : Plénière 4 : Des flux financiers au service du développement ?

Devenus dépendants de financements extérieurs, les pays africains se sont vus contraints « d’ajuster » leur économie aux intérêts des bailleurs. Les multiples ponctions opérées sur leurs richesses par le mécanisme de la dette, la fuite des capitaux, l’évasion fiscale, le pillage des ressources naturelles ou la corruption, ne sont pas compensées par les flux financiers venant du Nord. Et si les véritables bénéficiaires de « l’aide » au développement, dont la France se flatte d’être un généreux pourvoyeur, étaient les pays donateurs ? Comment inverser la donne et instituer le principe de redistribution à l’échelle planétaire ?

Animée par : Françoise VANNI (Directrice d’Oxfam France - Agir ici)

Intervenants :

    • Jean MERCKAERT (Chargé de programme au Comité catholique contre la Faim et le Développement - CCFD et coordinateur de la Plateforme Dette et développement)
    • Jean-Marc BIKOKO (Président de la Confédération du secteur public et membre du réseau Dynamiques citoyennes, Cameroun)
    • Xavier HAREL (journaliste à La Tribune et auteur de Afrique, pillage à huis clos, Fayard, 2006)
    • Moussa TCHANGARI (animateur d’Alternatives Niger et organisateur du Forum Social nigérien)
    • Brice MACKOSSO (Membre de la coalition internationale « Publiez ce que vous Payez » - Congo) (Présence sous réserve de la levée de l’interdiction de mouvement par les autorités congolaises)
  • 17h45 fin de la journée

Mardi 13 février

  • 9h30 : Plénière 5 Quelle place pour le franc CFA, les bases militaires françaises, la Francophonie dans l’Afrique de demain ?

La France est la seule ancienne puissance coloniale à avoir conservé un pouvoir prépondérant dans les domaines monétaire, militaire et culturel dans son "pré carré". Avec le Franc CFA, elle dispose d’un pouvoir d’intervention dans les politiques monétaires de nombreux pays africains. Les accords de défense et de coopération militaire ainsi que les bases militaires françaises servent de support à des interventions directes décidées dans l’opacité et souvent dénoncées. Au delà de sa mission linguistique et culturelle, la Francophonie constitue quant à elle de plus en plus un cadre politique pour les relations entre la France et ses anciennes colonies, avec un mandat ambigu. Le sort de ces derniers "vestiges de l’Empire" alimente les débats et parfois les polémiques entre partisans de leur suppression pure et simple, défenseurs de leur maintien et promoteur d’une redéfinition de leurs objectifs, mandats et moyens de contrôle.

Animée par : Raphaël GRANVAUD (Survie)

Intervenants :

    • Sayouba TRAORE (journaliste économique et écrivain)
    • Comi TOULABOR (Chercheur au Centre d’Etudes d’Afrique Noire - IEP Bordeaux)
  • 11h15 : Plénière 6 Du local au multilatéral, qu’attendre des nouveaux espaces de coopération entre la France et l’Afrique ?

La coopération d’Etat à Etat n’est plus le seul cadre des relations franco-africaines. La France inscrit de plus en plus sa politique de coopération dans le cadre européen, au sein des institutions financières internationales ou de l’ONU. Mais le rôle que la France tente de conserver dans ces instances dès lors qu’il est question de son pré carré laisse souvent croire à un simple « habillage multilatéral » de sa politique. Au niveau infra-étatique on note l’essor de la coopération décentralisée, une coopération « de société à société » vue par ses défenseurs comme un moyen de contourner les écueils de la coopération bilatérale, mais qui se trouve parfois piégée par les faux pas de la diplomatie française. Ces nouveaux espaces de coopération peuvent-ils dans ces conditions constituer une alternative réelle à la politique d’influence de la France ?

Animée par : Jean-Yves BARRERE (Président du Cédétim-Ipam)

Intervenants :

    • Sylvain NKWENKEU (Agency for Cooperation and Research on Development - ACORD - Cameroun)
    • Gus MASSIAH (Président du Centre de Recherche et d’Information pour le Développement - CRID)
    • Norbert BEALU (Président de Togo-Deux Sèvres)
    • Mabassa FALL (Représentant de la FIDH auprès de l’Union Africaine)
  • 12h45 : pause déjeuner
  • 14h15 : Plénière 7 Les Africains indésirables en France ?

Animée par : Marine GACEM (Echanges et partenariats / Initiatives Pour un Autre Monde - Ipam)

Intervenants :

    • Ali EL BAZ (Président de l’Association des Travailleurs Maghrébins de France)
    • Caroline INTRAND (Cimade, chargée des questions européennes au service de la défense des étrangers reconduits - DER)
  • 16h : Plénière 8 Quel contrôle démocratique et citoyen sur les relations franco-africaines ?

Décidée dans l’opacité, avec un rôle prépondérant confié à l’Elysée, la politique de la France en Afrique relève du domaine réservé. Depuis de nombreuses années, des ONG, syndicats, organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent cette situation et plaident pour plus de contrôle et de transparence. Ils sont rejoints par un nombre croissant de députés qui s’inquiètent de voir le parlement écarté de certaines prises de décisions pourtant cruciales en matière de politique étrangère. La campagne « 2007 Etat d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire » lancée il y a quelques semaines constitue une plate-forme d’échange et d’interactions entre la société civile et le monde politique. Elle a notamment pour objectif de faire adopter aux futurs élus des propositions concrètes et des règles qui favorisent une politique de la France en Afrique (et dans le monde) responsable et transparente.

Animée par : Fabrice TARRIT (Secrétaire général de Survie)

Intervenants :

    • Bernard PINAUD (Délégué général du CRID)
    • Maouloud BEN KATTRA (Représentant des syndicats à la Coalition des Alternatives Dette et Développement - CAD Mali)
    • Pierre BRANA (ancien Député, Rapporteur de la Mission d’information parlementaire de 1998 sur le rôle de la France au Rwanda)
    • Sidiki KABA (Président de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme - FIDH)

 17h45 Départ pour la manifestation


Téléchargez le Dossier complet de présentation du Sommet Citoyen :

Lien pour retrouver l’ensemble du programme du Sommet citoyen France Afrique (forum citoyen associatif du 11 février à Saint Denis, manifestation le 13 février à Paris, rassemblement le 15 février à Cannes)