« J’espère avoir contribué à donner un coup de projecteur utile sur un drame [le sida] que supportent en silence, et avec beaucoup de dignité, nos amis africains, sur une terre qui mêle si bien fierté et générosité, abnégation et audace, tradition et modernité. »
(Renaud MUSELIER, secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Conclusion d’une contribution au Figaro du 25/02/2003).
Le sous-ministre alerte les lecteurs du Figaro sur les ravages du sida en Afrique, dans une longue Opinion aux accents parfois assez justes. Mais il faudrait que les propositions soient à la hauteur. Or elles ne le sont absolument pas, ne serait-ce qu’au regard du pillage françafricain. Quand on sait le rôle majeur du néogaullisme dans ce pillage, depuis trois décennies (il suffit de suivre, par exemple, le procès Elf), comment un homme politique chiraquien ose-t-il conclure son propos par un tel éloge du « silence » et de « l’abnégation » de ses « amis africains » ? Ses amis ont les moyens de se soigner. Les malades du sida non soignés ne sont pas ses amis : il faudrait infiniment plus que de la rhétorique, une révolution copernicienne, pour qu’ils le deviennent.