Survie

Djibouti : Le prisonnier de Guelleh

(mis en ligne le 1er juillet 2003)

À Djibouti, la base militaire va bien, mais pas les Djiboutiens. Ils manquent de tout, notamment de la liberté de protester. Leur “Président”, le policier Ismaïl Omar Guelleh (IOG), y veille. Daher Ahmed Farah (DAF), un journaliste et militant politique d’opposition (cf. Ils ont dit), a été envoyé dans la sinistre prison de Gabode pour avoir dénoncé quelques fauteurs de corruption et de gabegie. Jugé le 28 mai, il a vu sa condamnation assortie du sursis grâce à l’assistance d’un avocat français (d’Avocats sans frontières). Le juge d’instruction a fini par le libérer. Puis le procureur l’a réembastillé à Gabode, préventivement, pour une autre “offense” aux autorités.

Paris ne trouve rien à en dire. L’Élysée s’emploie au contraire à protéger IOG des remontrances qui pourraient être lancées à son encontre, notamment dans les instances internationales. Sans doute en raison de l’intérêt stratégique de Djibouti - que lorgnent aussi les États-Unis, autre fan de ce petit pays.

Ainsi Me Francis Szpiner, l’avocat élyséen, continue de beaucoup se dépenser pour étouffer l’affaire du juge Borrel, probablement assassiné par des sbires d’IOG. Il a fait condamner par contumace, à Djibouti (ce n’est pas très difficile), un témoin-clef de cette affaire, Mohamed Saleh Alhoumekani. Pour « diffamation ». IOG serait, selon Me Szpiner, victime d’une « médiocre conspiration politico-médiatique » (Marchés Tropicaux, 16/05).

Le même Szpiner s’investit aussi à Toulouse (en mission élyséenne ?) pour tenter d’enrayer les développements « politico-médiatiques » de l’affaire Alègre, où sont évoqués des magistrats qui ont eux aussi essayé de noyer l’affaire Borrel.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 116 - Juillet Août 2003
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