Pressée par les ONG et les scandales, la Banque mondiale a consenti de demander l’avis d’une commission indépendante (la Revue des industries extractives) sur l’effet des financements qu’elle consent aux investissements houillers, pétroliers et gaziers. Nous connaissions depuis longtemps les désastres multiformes engendrés, mais il est bon qu’ils soient portés directement à la connaissance de la Banque. Le rapport de la Revue est sans appel : "en l’absence de cadres robustes" (c’est le plus souvent le cas dans les ex-colonies), "on assiste à une exacerbation des conflits sociaux et des violations des droits de l’Homme, à la corruption des élites et la multiplication des atteintes à l’environnement". (Libération, 11/03). Reste à voir si la Banque pourra continuer de faire semblant de ne pas savoir.