Survie

Biya volé

(mis en ligne le 3 juin 2004) - olivier

Le mois dernier (Billets n° 125, p. 4),
on avait intitulé Biya vole une salve sur
l’acquisition d’un gros avion par le chef
de l’État camerounais. Il s’agissait d’une
allusion à un jeu d’enfant, autrefois bien
connu, intitulé « pigeon vole ».

On ne
croyait pas si bien dire.

On vient de
découvrir en effet que Biya s’est fait
proprement « pigeonner » dans l’achat de
cet engin. Le Cameroun a dépensé des
sommes folles pour aménager
somptueusement un vieux coucou bon
pour la ferraille, refilé à prix d’or à un
parvenu godiche.

Le voyage inaugural qui devait
emmener le chef et sa smala à Paris
pour la réunion organisée par Chirac à
propos du fleuve Niger (cf. Billets n° 125,
p.12) s’est mal passé : train
d’atterrissage capricieux, tournoiements
au-dessus de Douala. L’avion a fini par
se poser sur un aéroport parisien, mais il
n’a ramené au Cameroun, quelques
jours plus tard, que quelques sous-fifres
intrépides.

Un autre avion de la flotte
présidentielle est venu du Cameroun récupérer le plus précieux de la
cargaison. Rien que des économies pour
le budget du Cameroun. Il semblerait
que l’acquisition de ce « rossignol » ait fait
quelques heureux au passage, pas
seulement le vendeur, mais aussi
quelques intermédiaires.

Quand on
gouverne par la corruption, il faut
s’attendre à ce genre de désagrément
parfois. Ce qu’on appelle « l’arroseur
arrosé
 ».

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 126 - Juin 2004
Les articles du mensuel sont mis en ligne avec du délai. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez-vous
Pour aller plus loin
a lire aussi