« J’ai [...], à un moment donné, tenté une esquisse de médiation [… au Togo]. J’ai parié sur une évolution d’Eyadema, mais il m’a trompé. [...] C’est vrai que la France ne s’est pas servie de son influence pour abattre Eyadema. Mais cela constitue-t-il pour autant un soutien ? Non. C’est simplement le constat que le colonialisme est mort et que chaque pays doit régler ses affaires internes lui-même. » (Michel ROCARD, ancien Premier ministre, député européen, interviewé par RFI et L’Express du 14/02/2005).
Ce n’est pas Eyadema qui a « trompé » Rocard (qui donc a pu songer que c’était un démocrate ?), c’est Rocard qui nous abuse à la manière de son ami Chirac. Il transforme en erreur son scandaleux soutien au dictateur togolais. Il voudrait nous faire croire que « le colonialisme est mort » sans un mot sur quatre décennies de néocolonialisme, particulièrement caricatural au Togo : un pays livré à un garde-chiourme et sa milice, encadrés par l’armée française, une économie entre les mains de prédateurs hexagonaux en tout genre, une légalité truquée par les Debbasch et consorts… Le « parler vrai » rocardien est un lointain mirage.
François-Xavier Verschave