En janvier 2022, un hommage officiel était rendu aux tirailleurs sénégalais tués par les nazis près de Lyon en juin 1940 et inhumés au cimetière de Chasselay. Geneviève Darrieussecq, alors ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants, saluait notamment la mémoire de 25 d’entre eux « désormais nommés, connus, reconnus et honorés ». Le ministère des Armées affirmait en effet avoir pu identifier formellement ces soldats grâce à des tests ADN. Intriguée, l’historienne retraitée Armelle Mabon, déjà connue pour ses travaux sur le massacre de Thiaroye et son combat contre l’omerta française, demandait à connaître les documents ayant permis cette identification. C’est alors que la direction des affaires juridiques du ministère des Armées a dû reconnaître qu’il n’y avait en réalité pas eu de recherches génétiques. « S’ils ne l’ont pas été par des recherches génétiques, comment les tirailleurs du Chasselay ont-ils été identifiés ? », s’interroge Mediapart. « Interrogé lundi 7 novembre, le secrétariat d’État aux anciens combattants n’a pas pu répondre aux sollicitations de Mediapart, mettant en avant une semaine chargée en raison des commémorations du 11 Novembre. » (Mediapart, 09/11/22)
