Comme Billets d’Afrique et d’Ailleurs (n° 161,
septembre 2007) l’avait déjà relaté, la
rivalité entre le président togolais, Faure
Gnassingbé et son demi-frère
Kpatcha, tout-puissant ministre de la
Défense, est source de graves inquiétudes
pour l’avenir du Togo. Si les deux
s’entendent comme larrons en foire sur la
confiscation du pouvoir, ils sont
opposés sur la stratégie et la gestion de
cette confiscation. En fait, au sommet de
l’État, les deux frères jouent chacun sa
partition. Kpatcha estime avoir le charisme
et la force de caractère de leur père
Eyadéma. C’est d’ailleurs dans la
circonscription de Kara, bastion de son
père que Kpatcha a recueilli 85 % des voix
aux dernières législatives. Nombreux sont
les membres du clan à penser qu’il est
« l’homme de la situation » qui peut incarner
la continuité et à même de faire des
réformes.
Dans ce contexte tendu entre les deux
héritiers, les bruits de coup d’État planent.
Dans une interview donnée au Monde, le
19 octobre dernier, Kpatcha démentait
mollement ces rumeurs et il ajoutait :
« Mais si le pays arrivait à une situation de
blocage politique, l’armée n’hésiterait pas
à entrer en jeu. » On l’en croit
malheureusement capable.
RDB