Survie

« Un mercenaire français blanchi »

Dans l’Express du 10 janvier 2008

(mis en ligne le 1er février 2008) - David Mauger

Le mercenaire français Jean-Jacques
Fuentès, poursuivi à Malte pour exportation
illégale vers la Côte d’Ivoire
de matériel militaire – en l’occurrence,
un avion de chasse britannique Strikemaster
–, a été reconnu non coupable,
ce jeudi 10 janvier, par une cour de
La Valette, et acquitté de toutes les
charges pesant sur lui. [...]
Recruté dès 2002 par Abidjan, Fuentès
avait été entendu en qualité de témoin
avant son extradition par Florence
Michon, juge d’instruction du tribunal
aux armées de Paris, chargée de
l’enquête sur la mort, le 6 novembre
2004, de neuf militaires français et
d’un civil américain lors d’un raid aérien
sur Bouaké.
Opération dont l’intéressé jure avoir
été « tenu à l’écart ».
Avant son arrestation, à Bordeaux,
l’ancien officier s’était rendu à quatre
reprises en Côte-d’Ivoire pour le compte
d’un cabinet britannique, afin d’oeuvrer
à la libération de Claude Dauphin et de
Jean-Pierre Valentini, deux dirigeants
de la société Trafigura, internés dans
le cadre de l’affaire des déchets toxiques
du cargo Probo Koala. Il avait
alors revu ses « amis et collègues »,
à commencer par le général Philippe
Mangou, chef d’état-major de l’armée
loyaliste.
par Vincent Hugeux

Voici qui éclaire sous un jour nouveau
les prémisses de la libération
des patrons français. En effet, en
janvier 2007, parallèlement aux négociations
menées par le premier
cabinet d’affaires français auprès de
la présidence ivoirienne, la presse
tricolore – en premier lieu l’Express - relayait une confession filmée de
Fuentès dédouanant le président
Laurent Gbagbo du bombardement
de Bouaké.

Heureusement qu’en février
2007, le député européen Patrick
Gaubert assurait qu’« Il n’y a pas
eu de négociation secrète entre Trafigura
et des officiels ivoiriens
 ». Le
même qui, en 2003, ne trouvait «  rien
d’affligeant, ni de suspect
 » à la réélection
frauduleuse d’Eyadéma à la
présidence togolaise et, prenant les
devants en juin dernier, demandait
à la commission européenne si une
mission d’observation de l’élection
présidentielle ivoirienne est prévue.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 166 - Février 2008
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