Le 20 mai, à l’occasion de la fête nationale du Cameroun, Paul Biya a annoncé qu’une amnistie serait décrétée pour les condamnations prononcées à la suite des émeutes de février dernier. On sait que, parmi les détenus, figuraient des artistes comme Joë la conscience ou Lapiro de Mbanga (Billets d’Afrique, n°169, mai 2008) qui avaient protesté contre la réforme constitutionnelle.
Annoncée à grand bruit pour le 13 juin par les médias gouvernementaux, la libération de Joë la conscience a eu lieu le 16 juin. On ne peut que s’en réjouir. Mais Lapiro de Mbanga est lui toujours en prison comme plus d’un millier d’autres personnes arrêtées en février dans les villes du Cameroun.
L’amnistie promise est donc un mensonge de plus du gouvernement qui s’est contenté d’un simple effet d’annonce pour flatter l’opinion internationale mais garde en détention, dans des conditions indignes, ceux qui ont eu le courage de crier leur révolte.
Odile Tobner