Si, dans leur livre Sarko en Afrique, Antoine
Glaser et Stephen Smith restent aimables
dans leur critique de la politique de Sarkozy
sur le continent (lire page 10), ils sont, en
revanche, plus incisifs à l’égard de Bernard
Kouchner. Moins dangereux sans doute.
Billets d’Afrique l’avait déjà souligné dès
sa nomination : le ministre Bernard Kouchner
est bien le poids plume de la politique
étrangère de la France. Un peu comme son
prédécesseur, Philippe Douste-Bla Bla. Les
deux auteurs citent l’Élysée (sans plus de
précisions quant à la source) : « Kouchner
est un peu le ministre compassionnel, très
visible, dans l’urgence, le court terme. À
l’Élysée, nous travaillons plus sur la durée,
le long terme. » L’illustration de ce que nous
appelions, dans ces colonnes, la rhétorique
déplorative de Kouchner (Billets d’Afrique
n°169). Pis encore si on croit les déclarations
du président ivoirien, Laurent Gbabgo :
« Kouchner ne dirige pas vraiment un
ministère. On ne lui a donné qu’un portefeuille
et un cabinet. Quand il est venu
me voir, j’ai reçu un émissaire de l’Élysée
avant et après pour m’expliquer qu’il ne
fallait pas tenir compte de ce que Kouchner
disait – parce que ce n’était pas lui qui
engageait la France. On s’est donc échangé
des parisianismes (…) » Heureusement
qu’il lui reste les caméras de télévisions
pour exister !