Survie

A la barre de l’Angolagate (2)

(mis en ligne le 1er janvier 2009)

Le 4 janvier, après trois mois d’audience, le tribunal correctionnel s’est intéressé au rôle de Jacques Attali dans l’Angolagate où il est accusé d’avoir usé de son influence pour torpiller un contrôle fiscal. Pierre Falcone aurait fait appel à Jacques Attali en novembre 1997, via l’avocat fiscaliste Alain Guilloux, parce que ZTS Osos, la société slovaque vendant les armes, faisait l’objet d’un redressement fiscal. (Un redressement de deux milliards de francs !) Contre des interventions auprès de Hubert Védrine, alors ministre des Affaires étrangères, Jacques Attali aurait touché 160.000 dollars via un contrat signé avec la Banque Africaine d’Investissement (BAI) par son cabinet-conseil pour instaurer du microcrédit en Angola, ce en quoi les enquêteurs n’ont vu qu’un « habillage pour justifier sa rémunération ».
Car le premier virement de 110.000 dollars est en fait versé par Brenco, société de Pierre Falcone, et non par la BAI. Attali dit l’avoir ignoré.
Le 14 novembre 1997, « Pierre Falcone est venu me voir pour me parler des réformes qu’il était nécessaire de faire en Angola », raconte-t-il à la barre. Le 16, un dimanche, il rencontre Alain Guilloux, l’avocat dont il est un « ami qui habitait à côté et passait quasiment tous les dimanches matins chez moi ». Une simple visite de courtoisie donc sauf que lendemain, la société de Jacques Attali faxe au cabinet Guilloux un projet de contrat triennal avec l’Angola, contre une rémunération annuelle de trois millions de dollars. Un contrat jamais signé d’après Jacques Attali. Quant aux trois millions de dollars, « il s’agissait d’obtenir pour Luanda une réduction de dette de 10 milliards de dollars ». (AFP, 5 janvier 2009).
C’est fou comment un grand spécialiste comme Attali, qui dans les médias, avait tout prévu (après-coup) de la crise financière mondiale ignore l’émetteur de certains virements à son profit. Pourquoi n’importe quel citoyen sait qu’il doit justifier de ces revenus.

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