Alors que Bolloré vient de reconnaître des faits de corruption au Togo dans le cadre d’une procédure de plaider-coupable qui s’est retournée contre lui (cf. Billets d’Afrique n°305, mars 2021), Africa Confidential (18/03) publie cette fois la copie d’un rapport confidentiel remis aux ministres ghanéens en février 2018. Une commission d’enquête s’est intéressée aux conditions d’attribution de la dernière concession portuaire obtenue par Bolloré : celle du terminal à conteneurs du port de Tema au Ghana. Selon ce document, « Bolloré et ses partenaires auraient, en doublant l’estimation de l’investissement prévu, obtenu 832 millions de dollars d’exonérations fiscales, réduisant ainsi le montant reçu par le gouvernement ghanéen au cours de la procédure de gré à gré. Ils auraient aussi réduit "subrepticement" la participation du gouvernement ghanéen au sein de la coentreprise – passée de 30 % à 15 % », résume Jeune Afrique (26/03). Soit des conditions « gravement préjudiciables au gouvernement et au peuple ghanéens », selon le rapport, qui préconisait une renégociation immédiate. Mais étrangement, trois ans plus tard, ces recommandations restent toujours sans effet. Le gouvernement du président Nana Akufo-Addo, qui a succédé à Mahama en décembre 2016 et hérité de cette situation, fait la sourde oreille, de même que Bolloré, qui n’a pas souhaité répondre aux questions d’Africa Confidential...