Survie

Burkina Faso, Compaoré, médiateur multicarte

(mis en ligne le 3 décembre 2009) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Dans une frénésie rédemptrice, le président burkinabé est sur tous les fronts de la médiation internationale, lui qui est davantage connu pour son rôle dans la déstabilisation de la sous-région, du Liberia à la Côte-d’Ivoire. Une stature de sage que lui façonnent ses admirateurs français réunis dans l’association France-Burkina.

Après la Guinée où il vient de conforter Dadis Camara, Blaise Compaoré s’est donc rendu au Soudan, les 30 et 31 octobre dernier, pour une « visite d’amitié et de travail ». Il y a rencontré le président Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Darfour.

Lors d’un sommet de l’Union africaine en juillet à Syrte (Libye), les États africains avaient décidé de ne « pas coopérer » avec la CPI « dans l’arrestation et le transfert » d’el-Béchir, en estimant notamment que la demande de la Cour sapait « les efforts déployés en vue de faciliter un règlement rapide du conflit au Soudan » .

Six ans de conflit, 300 000 morts selon les estimations de l’ONU, des milliers de réfugiés, on a vu règlement plus rapide. À ce sujet, Kouchner, tout jeune ministre d’ouverture, qui avait fait du Darfour son dossier prioritaire est désormais d’une discrétion de violette. Pis, on risque de voir el-Béchir au prochain sommet Afrique-France du Caire, les Égyptiens souhaitant l’inviter ! Avec Compaoré en médiateur ?

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 186 - Décembre 2009
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