Survie

Rajoelina à Paris, une visite si aimable

(mis en ligne le 14 mars 2010) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Quelques semaines seulement après avoir
pris l’initiative de sortir du cadre consensuel
des accords de Maputo pour organiser
unilatéralement des élections législatives,
Andry Rajoelina, actuel homme fort
de Madagascar, passait au moins deux
semaines à Paris pour « un voyage non
officiel et une visite strictement privée
 ».

Une visite « privée » qui ressemble étrangement
à une légitimation durant laquelle
le président putschiste s’est montré sur
LCI, a visité les députés et sénateurs du
Groupe parlementaire France-Madagascar
qui ont estimé que l’ancien président
déchu, Marc Ravalomanana, a entrepris
un « départ précipité et salutaire ». « Un
voyage non officiel
 » durant lequel le président
de la Haute autorité de la Transition
(HAT) a surtout rencontré Alain Joyandet
et Claude Guéant. Différer la visite à
Kadhafi, suivre les recommendations de
Jean Ping à la tête du Groupe international
de contact et reporter les élections,
les conseils (consignes ?) du secrétaire
général de l’Elysée ont été reçus cinq
sur cinq par Rajoelina qui annonçait peu
après le report du scrutin à fin mai. Une
visite parisienne bien aimable tandis que
les eurodéputés critiquaient vivement,
dans une résolution, son « régime illégal »
et demandaient contre lui des « sanctions
individuelles et ciblée
s ». « Le régime illégal
en place continue de défier la communauté
internationale » et « monopolise
les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire
ainsi que les médias
 ». Les élus dénoncaient
« les violations généralisées des
droits humains, le harcèlement et l’arrestation
arbitraire de parlementaires, de religieux
et de membres de la société civile,
(...), le pillage des églises et l’intimidation
de la presse, les arrestations et tortures
de civils et d’hommes politiques
 ».

Enfin, Karl Wycoff, du Département d’Etat américain
pour l’Afrique déclarait, de façon
sibylline, le 15 janvier : « Nous pensons
que toute assistance militaire à Madagascar
est problématique et la question est de
savoir pourquoi ceux qui la poursuivent
le font avec un régime anti-constitutionnel

 ». Suivez son regard !

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 189 - Mars 2010
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