Survie

Une raffarinade francophone

(mis en ligne le 14 mars 2010) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Relevé dans une dépêche (AFP, 8 février 2010) : «  Dans une conférence de presse au
siège de l’ONU, M. Raffarin, représentant personnel du président Nicolas Sarkozy pour
la Francophonie, a indiqué s’être entretenu avec le secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-moon, “pour défendre la cause du français
 ».

Entre autres considérations d’intérêt stratégique mondial, comme de noter que Ban Ki-Moon a affirmé avoir pris des cours de français pour s’exprimer à l’occasion dans cette
langue, l’AFP pousuit : « M. Raffarin a également indiqué s’être entretenu avec Alain
Le Roy, ancien diplomate français qui dirige le département de maintien de la paix de
l’ONU, pour souligner la nécessité que la francophonie soit plus présente dans cette
activité. Alors que 55% des effectifs des opérations de maintien de la paix de l’ONU
sont déployés dans des pays francophones, seulement 15 à 16% de ces effectifs sont eux-mêmes
francophones, ce qui est “
insuffisant”, a-t-il dit ».

Ainsi ce qui scandalise Raffarin ce n’est pas, comme il le souligne benoîtement, que
plus de la moitié des soldats déployés par l’ONU occupent des zones francophones,
mais qu’on ose y envoyer des militaires qui ne parlent pas français – une façon comme
une autre de demander que les armées francophones, la plupart formées par la France,
contrôlent les territoires francophones. Il est plus facile en effet de recruter des mercenaires
onusiens gabonais que d’apprendre le français aux régiments pakistanais. Les
désordres dans les pays francophones doivent profiter à la langue française. Peu importe
qu’on soit obligé d’avoir recours aux armes, pourvu que leurs porteurs parlent français.
La francophonie a toujours été une grande cause humaniste.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 189 - Mars 2010
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