Survie

Stephen Smith : on ne se refait pas

(mis en ligne le 25 juillet 2010) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Stephen Smith, dont le livre Négrologie a fait l’objet de « malentendus » de la part d’« associations qui ont polémiqué », selon Christophe Boisbouvier qui l’interviewait au sujet de son dernier ouvrage Voyage en post-colonie, le « pacte colonial » entre la France et la Côte d’Ivoire est terminé.

Si cette assertion peut se discuter au plan politique, après l’échec de la diplomatie chiraquienne pour mettre à genou le régime Gbagbo, c’est au plan économique que Smith entend le démontrer : « Quand vous regardez les deux secteurs clés qui comptent en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire le pétrole, aujourd’hui le premier secteur pour ce qu’il apporte au budget de l’Etat, et le second c’est le secteur agricole café-cacao, la France n’y est plus. Donc c’est d’autres pays qui comptent et la France est agitée comme un chiffon rouge parce que ça permet aux patriotes de rallier la cause de la seconde indépendance. » (RFI, 21 mai).

Des raccourcis un peu rapide, pour quelqu’un qui est évidemment bien mieux informé que cela. Si l’on s’en tient à ces deux seuls secteurs, sans même insister sur le fait que Bouygues, qui vient d’obtenir la construction du troisième pont d’Abidjan, n’est pas absent du secteur des hydrocarbures et qu’il reste quelques entreprises françaises dans la filière agricole, on a du mal à comprendre comment la France reste encore aujourd’hui le premier investisseur dans le pays et le deuxième partenaire commercial derrière le Nigéria, le premier si l’on excepte le secteur pétrolier.

Avec quelque 600 entreprises, et notamment quelques noms bien connus du CAC 40 dans le bâtiment, le transport, la banque, les assurances ou les communications, la Côte d’Ivoire était qualifiée de « paradis du business français » par La Lettre du Continent (17 juin), la publication confidentielle dirigée par Antoine Glaser...le compère de Stephen Smith pour un certain nombre de publications. Un discours « in »et un discours « off » ?

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 193 - Juillet 2010
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