Survie

Louis Michel au Tchad : en toute neutralité...

(mis en ligne le 7 février 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

A écouter l’ex-commissaire européen au
développement, Louis Michel, qui s’était
déjà montré particulièrement accommodant
avec le régime tchadien et ses complices
français au moment de la « disparition »
des opposants tchadiens en février 2008,
interrogé sur sur RFI le 10 janvier
dernier, on aurait pu croire qu’il venait
d’être embauché comme porte-parole de
la présidence tchadienne.

Il explique en
effet qu’il n’a aucunement le sentiment
que Déby puisse avoir une « volonté de
manipuler
 » les résultats, car il « sait
parfaitement qu’il est dans son intérêt
premier (...) que ces élections soient
incontestables
 ».

Interrogé sur l’hypothèse
d’une majorité de l’opposition à
l’assemblée en dépit de tous les précédents
scrutins truqués, il « ne voit pas du tout
pourquoi Déby ne l’accepterait pas
 » car
ce dernier lui « a semblé tout à fait ouvert
à cela
 » et « depuis des mois, il a beaucoup
œuvré à recréer un climat de confiance
 ».

Quant à une éventuelle alternance lors des
prochaines présidentielles, Louis Michel a
« le sentiment » que Déby « a parfaitement
pris la mesure de sa responsabilité et de
son rôle
 » et il pense « qu’il est tout à fait
prêt à jouer le jeu (...), à respecter le
vœu des électeurs et à s’inscrire dans une
logique totalement démocratique
 ».

En fait, Louis Michel a juste été nommé chef
de la mission d’observation électorale
de l’UE pour les prochaines élections
législatives au Tchad. Cela n’est guère
rassurant.

La Lettre du continent (13
janvier) nous apprend que sa « désignation
a été appuyée par Paris
 ». Ce qui l’est
encore moins...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 199 - février 2011
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