Survie

Au Tchad, la France ferme toujours les yeux

(mis en ligne le 11 juillet 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

C’est par une simple photographie
prise en Somalie par un reporter de
guerre que la polémique sur l’assistance
militaire américaine à des pays utilisant
des enfants soldats a débuté aux Etats-
Unis.

Elle montrait en effet un gamin
d’une douzaine d’années enrôlé par
l’armée du gouvernement de transition
au cœur des combats de Mogadiscio. Des
parlementaires ont publiquement dénoncé
l’utilisation qui avait été faite de l’argent
public, embarrassant l’administration
Obama puisque cette aide militaire
violait le Child Soldiers Prevention Act
de 2008, interdisant au gouvernement
toute assistance à des pays ayant recours
à des enfants-soldats.

L’administration
américaine n’ignorait pourtant rien de
la situation puisqu’un récent rapport
du département d’Etat avait identifié
cinq pays utilisant des enfants soldats et
bénéficiant d’une assistance militaire, de
la livraison de matériel au paiement des
soldes : le Tchad, la RDC, la Somalie,
le Soudan et le Yémen (Human Rights
Watch Weekly Newsletter). HRW cite
également un officier supérieur tchadien :
« Les enfants-soldats, c’est idéal parce
qu’ils ne se plaignent pas, ne sont pas
payés et si vous leur demandez de tuer, ils
tuent.
 »

On peut donc se poser la question
de l’attitude de la France dont l’armée est
toujours présente au Tchad et qui soutient
sans réserve son président, Idriss Déby.

Michèle Alliot-Marie, alors ministre de
la Défense avait assuré avoir écrit à son
homologue. Avec les effets que l’on sait.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 204 - Juillet Août 2011
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