Survie

Après la fin de la Françafrique, la fin de la doctrine de la stabilité ?

(mis en ligne le 5 octobre 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Lors de la dix-neuvième conférence des ambassadeurs de France, début septembre à Paris, le président Sarkozy s’est fendu d’une nouvelle promesse progressiste. Après avoir promis, lors de la campagne présidentielle la fin de la Françafrique et de ses « réseaux d’un autre temps » – avec les résultats qu’on connaît – c’est la fin de la doctrine de la stabilité à laquelle le président Français s’attaque.

« Ce qui est nouveau, après des décennies pendant lesquelles la stabilité des régimes en place primait, à l’Est comme au Sud de l’Europe, c’est la volonté de la France d’accompagner avec détermination le mouvement des peuples vers la démocratie. Pendant des années, notre diplomatie – et j’en prends ma part – a été organisée autour du mot « stabilité ». Et autour du mot « stabilité », la France a eu des rapports avec des régimes qui n’étaient pas des exemples de démocratie. Le réveil des peuples arabes, leur aspiration à la liberté permet de s’appuyer sur cette aspiration pour couper définitivement avec cette stabilité qui nous mettait en permanence en contradiction entre les valeurs que nous devions défendre et la réalité que nous devions assumer. Aujourd’hui, il y a une opportunité de faire concilier la réalité et les valeurs. »

De manière plus explicite, la stabilité a une fâcheuse tendance à impliquer la longévité des différents régimes dictatoriaux, comme par exemple au Togo, au Gabon, au Tchad ou au Cameroun.

Encore très récemment, c’était effec­tivement l’argument avancé pour justifier la coopération militaire et policière avec des régimes non démocratiques (cf. La coopération militaire française change de nom, pas de logique, Victor Sègre in Billets d’Afrique 181, juin 2009).

L’élection présidentielle camerounaise du 9 octobre permettra de mesurer la réalité de ce nouvel engagement présidentiel. Comment réagiront les autorités françaises en cas de réelection de Paul Biya, stable depuis 29 ans ?...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 206 - octobre 2011
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