Survie

Révisionnisme historique

rédigé le 7 novembre 2023 (mis en ligne le 24 février 2024) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, le 30 octobre dernier, le président Macron a vanté « la grande force de ceux auxquels on a imposé » le français durant la période coloniale, et qui ont su « prendre à leur compte la langue des dominateurs (…) et la retourner en outil d’émancipation ». « Et d’ailleurs, tous les grands discours de décolonisation n’ont-ils pas été pensés, écrits et dits en français ? », ajoutait-il. Affirmation ridicule si l’on songe au rôle des leaders africains non francophones (Kwame Nkrumah, Amilcar Cabral, Jomo Kenyatta ou d’autres), mais également fausse concernant les colonies françaises : Toussaint Louverture, cité en exemple par Macron, s’exprimait et écrivait surtout en créole, rappelle l’historien Gilles Manceron (Le Club de Mediapart, 05/11/2023). Inutile de chercher des circonstances atténuantes à cette nouvelle macronnerie : il s’agit d’une récidive. « La francophonie est la langue du panafricanisme », avait déjà assuré le président français à l’occasion du Sommet de la francophonie de Djerba il y a un an, occultant le véritable rôle de la langue française au service du projet colonial.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 332 - novembre 2023
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