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Histoires de dames 2

(mis en ligne le 13 décembre 2011) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Ségolène Royal, présidente de l’Association
internationale des régions francophones,
avait choisi le Burkina-Faso pour la tenue
de l’assemblée générale de l’AIRF. Elle a
été reçue à cette occasion par le président
Compaoré. Morceaux choisis : « Nous avons
parlé de son rôle éminent dans la résolution
des conflits dans la sous-région
 ». Il n’y a
qu’à voir en Côte d’Ivoire en effet ; une vraie
réussite.

Ségolène Royal et le président burkinabé Blaise Compaoré vendredi 25 novembre 2011

Continuons : « Le Burkina peut compter
sur moi dans sa volonté de redorer son
image à l’étranger. Nous avons d’ailleurs
été remerciés pour avoir maintenu la
tenue de l’assemblée générale de l’AIRF à
Ouagadougou parce que les gens croyaient qu’on l’aurait annulée ou délocalisée à
cause des troubles sociopolitiques que le
Burkina a connus. J’ai absolument refusé
d’annuler la rencontre sous prétexte qu’il
y avait eu des problèmes qui, du reste,
avaient été surmontés. Par cette réunion
internationale, le Burkina a pu profiter de
cette tribune très positive pour redorer son
image.
 » Au moins c’est clair.

Par ailleurs,
peu soucieuse de contradiction, Ségolène
Royal applaudit, comme tout le monde, aux
troubles sociopolitiques en Libye, auxquels
la France a largement contribué afin qu’ils
ne risquent pas d’être surmontés.

La place de l’Afrique dans la politique
du PS ? : « L’Afrique occupe une place
essentielle dans notre programme politique.
J’ai toujours plaidé pour un nouveau
dialogue entre l’Europe et l’Afrique.
Nous devons être solidaires autour de la
Méditerranée. L’Afrique et l’Europe font
un tout. La présence française ainsi que les
coopérations sont très importantes.
 » Vive
l’Eurafrique ! Vive la présence française !

Mais attention méfions-nous des prédateurs :
« La Chine est présente en Afrique, pas
forcément de façon positive. Même si on n’a
pas de leçon à donner vu l’histoire coloniale,
il faut reconnaître que nous assistons à un
expansionnisme chinois en Afrique. Après
les entreprises, la Chine amène la main-
d’œuvre. Dans les rapports, il y a une forme
de prédation de la Chine sur l’Afrique.
Cela m’inquiète personnellement. Je parle
librement. Je pense que l’Europe doit
tenir toute sa place dans des coopérations
respectueuses. C’est ce que la France fait en
particulier avec l’Afrique.
 » En toute liberté,
Ségolène Royal pense que la Françafrique
est un modèle.

Le PS et la Françafrique : « Je ne suis pas
là pour critiquer la politique française.
Cela ne se fait pas d’autant plus qu’on
est à l’étranger.
 » Les bonnes manières
avant tout.

Lors de sa conférence de presse
à l’ambassade de France elle a dit, selon
Paris-Match, rapportant son entrevue avec
Compaoré, « Je lui ai dit que je ne serai
pas la première femme présidente de la
République, mais que je serai peut-être la
première femme présidente de l’Assemblée
nationale en France
 ».

On peut être sûr que
les dictateurs amis de la France y seront alors
très bienvenus.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 208 - décembre 2011
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