Survie

Faites comme je dis, pas comme je fais

rédigé le 2 octobre 2012 (mis en ligne le 15 octobre 2012) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Un des lobbys patronaux du business françafricain, le Conseil des investisseurs français en Afrique (ancien Conseil des investisseurs en Afrique Noire – CIAN), a obtenu d’être reçu le 4 septembre par Pascal Canfin, ministre délégué au développement.

Qu’un ministre se laisse sciemment approcher par un groupement de patrons désireux de l’influencer n’a hélas rien de nouveau. Et que la rencontre se passe « dans une atmosphère détendue et joviale », selon la Lettre du Continent (n°642), n’est qu’une démonstration de plus de l’esprit d’entre-soi qui prévaut malheureusement en ce type de circonstances.

Mais Alexandre Vilgrain, président du CIAN et patron du groupe Somdiia, coutumier des discours vertueux sur les dangers de la corruption, a trouvé le moyen d’innover. Selon la Lettre du Continent, il a en effet déclamé cet avertissement : « Monsieur le ministre, plus d’émissaires occultes, s’il vous plaît ! ».

Le patron d’un des groupes accapareurs historiques de terres en Françafrique ne manque pas d’humour. Somdiia est en effet une holding spécialisée dans l’agroalimentaire, qui contrôle des filiales de production de farine au Cameroun et au Gabon, et de production sucrière au Congo, au Tchad, au Gabon, en Centrafrique, au Cameroun et en Côte d’Ivoire.

Autant de pays où une diplomatie parallèle préserve les intérêts français depuis des décennies et où la corruption est en général qualifiée « d’endémique », au sens où elle est savamment entretenue par les dirigeants d’entreprises pour garantir la préservation de leurs intérêts.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 217 - octobre 2012
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