Survie

Cameroun : une huile rance

rédigé le 9 février 2013 (mis en ligne le 13 février 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Herakles Farms ne recule devant
rien pour s’acheter une respectabilité
environnementale : cette société amé­ricaine qui souhaite produire de l’huile
de palme sur plus de 70 000 hectares de
terres camerounaises vient de recruter
le docteur Atanga Ekobo, ancien
coordonnateur de programmes du
World Wide Fund for Nature (WWF),
aux fonctions de vice-président de la
conservation au Cameroun (Agence
Ecofin, 18 janvier).

C’est peu dire
qu’Herakles Farms traîne une réputation
déplorable en matière de respect de
l’environnement et des droits des
populations locales (Billets d’Afrique
n°220, janvier 2013
). Ainsi, elle avait
déjà dû quitter précipitamment le
processus d’adhésion à la Roundtable
on Sustainable Palm Oil (Table
ron­de sur l’huile de palme durable,
RSPO) en septembre 2012 après que
des associations environnementales
lo­cales, soutenues par Greenpeace
et The Oakland Institute (un think
tank basé en Californie) eurent porté
plainte pour dénoncer le risque que ce
projet faisait porter sur la faune et les
moyens de subsistances des habitants
(Agence Ecofin, 10 septembre 2012).

Recruter un transfuge du WWF est
donc une énième façon d’annoncer
un engagement fort sur les questions
de conservation, sans pour autant
modifier ses pratiques.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 221 - février 2013
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