Survie

Confetti colonial

rédigé le 5 mars 2013 (mis en ligne le 13 mars 2013) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Oscar Temaru, l’actuel président de la
Polynésie française, est parti défendre
à l’ONU le droit à l’autodétermination
de cette collectivité d’outre-mer.

Cette
démarche, qui en est au stade des réunions
informelles à New-York, est parainée par
les îles Salomon, Tuvalu (toutes deux
indépendantes du Royaume-Uni depuis
1978) et Nauru (indépendant de l’Australie
depuis 1968).

Le projet de résolution (A/67/
L.56, déposé le 7 février)
déposé par ces
trois États prévoit, s’il est approuvé par
l’Assemblée générale des Nations unies, le
retour de la Polynésie française sur la liste
des territoires non autonomes établie par
l’ONU et engage le gouvernement français
(« la puissance administrante ») à dialoguer
avec la Polynésie française pour s’accorder
sur le processus d’autodétermination.

La presse réduit l’initiative d’Oscar
Temaru à un calcul politique, à deux
mois des élections territoriales. C’est
ignorer la série de décisions favorables à
la Polynésie française – Temaru préfère
le nom Ma’ohi Nui - pour défendre son
droit à l’autodétermination depuis deux
ans, tant au niveau des institutions locales
(Assemblée et Conseil des ministres), que
des institutions régionales et de la dernière
conférence du mouvement des non-alignés.

La liste des territoires non autonomes
de l’ONU, établie en 1946 comprenait
parmi quatre-vingt territoires, seize avec
la France pour puissance administrante :
l’Afrique occidentale française, l’Afrique
équatoriale française, la Côte française
des Somalis, Madagascar et dépendances,
les Établissements français de l’Océanie,
l’Indochine, les Établissements français
de l’Inde, la Nouvelle-Calédonie et
dépendances, Saint-Pierre et Miquelon, le
Maroc, la Tunisie, les Nouvelles-Hébrides, la
Martinique, la Guadeloupe et dépendances,
la Guyane française, la Réunion. Si la
plupart des territoires de la liste ont obtenu
leur indépendance, tout au moins sur le
papier, les exceptions sont nombreuses car
la France a procédé à des changements de
statuts administratifs et obtenu le retrait
dès 1946-1947 des actuels collectivités et
départements d’outre-mer de la liste des
territoires non autonomes.

Jusqu’ici, seule
la Nouvelle-Calédonie, en 1986, a réintégré
cette liste, passant à un statut administratif
de collectivité sui generis et gagnant son
droit à l’autodétermination. La Polynésie
française, pourrait bien suivre en réintégrant
la liste. En revanche, Mayotte arrachée par
la France à l’archipel des Comores (qui était
dépendance de Madagascar en 1946) devenu
indépendant en 1975, est un point aveugle
de la liste officielle des territoires non
autonomes.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 222 - mars 2013
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