Survie

PG : Piégé…

rédigé le 5 janvier 2014 (mis en ligne le 13 janvier 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Surprenante déclaration du Parti de Gauche sur l’intervention française en Centrafrique, signée François Delapierre, secrétaire national :

« Le gouvernement a-t-il tort d’intervenir au Centrafrique ? Non. A la différence de précédentes opérations militaires dans lesquelles la France a été hélas engagée, celle-ci s’inscrit pleinement dans le cadre du droit international puisque le conseil de sécurité de l’ONU a donné unanimement le mandat à notre pays d’appuyer la force africaine de la Misca chargée de protéger les civils et "stabiliser" le pays. »

Faut-il rappeler que le conseil de sécurité n’est pas avare de résolutions (lesquelles sont d’ailleurs rédigées par la France) pour soutenir les interventions françaises ? C’est donc plutôt « comme d’habitude » qu’il faudrait dire. Passe encore sur les considérations humanitaires censées justifier la nouvelle intervention française, mais l’explication finale laisse pantois :

«  C’est légitime, le gouvernement n’interviendrait pas si nos intérêts nationaux n’étaient pas en jeu. En l’espèce, il s’agit notamment de l’uranium. L’alimentation énergétique de notre pays dépend de cette ressource que notre sous-sol ne produit guère. La Centrafrique dispose du gisement de Bakuma et de frontières stratégiques avec des voisins dotés du précieux minerai. Tant que le nucléaire restera la première source de production d’électricité dans notre pays, la France devra contrôler des gouvernements qui détiennent la clé des mines africaines. »

Outre que le gisement de Bakouma, gelé par Areva il y a plusieurs mois, n’est pas en exploitation, à ce compte là, les Américains ont eu raison de faire la guerre en Irak et la Françafrique a de beaux jours devant elle.

Certes, Delapierre ajoute :

« Bien sûr nous pourrions faire autrement : organiser la transition énergétique pour nous passer d’uranium. (…) Relocalisation de l’économie et planification écologique, deux ruptures qui permettraient une autre politique en Afrique. »

Autrement dit, tant que la transition énergétique n’a pas eu lieu chez nous, la domination française en Afrique est légitime ? En quoi les Africains devraient-ils se soumettre à ce préalable ? Est-ce tout ce qu’un parti « de gauche » a à proposer ?

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 231 - janvier 2014
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