Survie

Gouvernorat (pro-)français à Kidal

rédigé le 30 mai 2014 (mis en ligne le 15 juillet 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Plus d’un an après le déclenchement de
l’opération Serval, l’intégrité du territoire
malien n’est toujours pas restaurée,
contrairement aux objectifs officiels de
l’armée française, le Nord échappant
toujours à l’autorité administrative
malienne. La France, qui voulait l’année
dernière « détruire les terroristes »,
continue de ménager son allié le MNLA
(Mouvement national pour la libération de
l’Azawad), mais étend sa bienveillance à
certains ennemis de la veille. Le
Mouvement Arabe de l’Azawad et le Haut
Conseil pour l’Unité de l’Azawad, fondé
par des dissidents d’Ansar Dine
notamment, bénéficient visiblement de la
même liberté de mouvement, provoquant
l’exaspération des Maliens. Lors des
affrontements entre l’armée malienne et
ces mouvements rebelles à Kidal, à
l’occasion de la visite sur place du Premier
ministre malien le 17 mai, l’armée
française est restée passive au motif
surprenant de ne pas s’ingérer dans les
affaires intérieures du pays... en fait dans
les affaires de Kidal, ville cédée de facto
au MNLA par la France depuis l’offensive
Serval. Après ces affrontements, qui ont
fait plusieurs dizaines de morts, François
Hollande a téléphoné le 19 mai au
président malien Ibrahim Boubacar Keïta
(IBK) pour, explique un communiqué de
l’Élysée, appeler « à la libération
immédiate et sans condition du
gouvernorat de Kidal et des otages qui y
sont détenus
 ». Les 37 personnes en
question avaient été prises en otages... par
le MNLA, qui les a libérées le 20 mai. Le
25 mai, après de nouveaux affrontements
avec l’armée malienne, le même MNLA
annonçait dans un communiqué sa
décision de « remettre le gouvernorat [de
Kidal] à la Communauté Internationale
 »
(Malijet, 26 mai). A la France, donc.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 236 - juin 2014
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