Survie

Le « Canard » au garde-à-vous

rédigé le 30 mai 2014 (mis en ligne le 16 juin 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Il y a longtemps que la chronique hebdomadaire de Claude Angeli dans le Canard Enchaîné paraît essentiellement alimentée par les confidences d’officiers de l’armée française, particulièrement du renseignement militaire.

Après tout pourquoi pas, si l’esprit critique demeure et s’il l’on prend garde à ne pas servir, malgré soi, de relai à la désinformation. Mais toute pudeur paraît abandonnée dans le numéro du 28 mai : on y apprend que si « la France patauge en Afrique », c’est surtout la faute des autres pays européens qui ne suivent pas la France, de l’incompétence ou de la corruption des dirigeants des pays africains, de l’incompréhension des politiques français, mais pas des militaires. D’ailleurs, les pauvres, leur logistique sur le terrain (« des blindés, parfois vétustes qui tombent en panne, des pièces de rechange absentes, des soldes et des primes versées avec retard ») est « à l’avenant du budget des armées ».

Curieux article qui fait écho aux complaintes des plus hauts officiers menaçant de démissionner si Hollande revenait sur la promesse de sanctuarisation de leur budget et qui passe sous silence la réalité du budget de la Défense. Et qu’importe si la France a le premier budget militaire en Europe devant le Royaume-Uni. Certes les trouffions peuvent faire les frais des choix budgétaires, mais les investissements dans la technologie de pointe ou le simple maintien de l’arme atomique mobilisent des sommes colossales, de même que les nombreuses interventions de la France dans son pré-carré. Il paraît qu’en 1915, le Canard enchaîné était né sous le signe de l’antimilitarisme…

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 236 - juin 2014
Les articles du mensuel sont mis en ligne avec du délai. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez-vous
Pour aller plus loin
a lire aussi