Une zone d’ombre demeure concernant le rapport entre les autorités françaises et les
milices anti-balaka
de Centrafrique. Lévy Yakété, sous le coup de sanctions de la part
des Nations Unies pour s’être rendu au Cameroun et au Bénin pour tenter d’y recruter
des combattants et pour avoir distribué des machettes aux jeunes chrétiens sans emploi
(Jeune Afrique, 26/05), était toujours en France en juin selon un rapport publié le
10 juillet par l’ONG Amnesty International.
Interpellé (comme tous les parlementaires
français) début juin par l’association Survie, le député des Landes Jean-Pierre
Dufau,
"Responsable des Commissaires Socialistes aux Affaires Etrangères de l’Assemblée
Nationale", défend l’exécutif français en rappelant que la Cour pénale internationale a
ouvert le 7 février un examen préliminaire sur les crimes commis depuis septembre 2012
dans le pays. Mais en attendant d’hypothétiques conclusions sur l’opportunité d’ouvrir
des poursuites, si Lévy Yakété vit paisiblement en France sans qu’aucune procédure
judiciaire ne soit lancée à son encontre, cela pose la question de la complaisance, voire
de la couverture, dont bénéficie un des complices des crimes commis en Centrafrique.