Survie

Bartolone contre les Camerounais

rédigé le 3 novembre 2014 (mis en ligne le 20 novembre 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui se verrait bien à Matignon, s’est offert une «  tournée parlementaire » africaine.

Après 3 jours en Côte d’Ivoire, et une virée militaire au Tchad, il s’est rendu au Cameroun le 27 octobre, où il a visité l’école supérieure internationale de guerre de Yaoundé et papoté une heure avec Paul Biya, doyen de la Françafrique. « Un échange à la fois amical, fructueux et politique » selon le site web de la présidence camerounaise, où Bartolone, qui était accompagné de la socialiste Patricia Adam en sa qualité de présidente de la Commission défense de l’Assemblée et d’Alain Marsaud, député UMP des Français de l’étranger, s’est vu élevé à la dignité de « Grand Officier de l’Ordre de la Valeur ».

Selon la présidence camerounaise, ravie ces mondanités, il venait de proposer, au nom de François Hollande dont il apportait une lettre, «  une aide à la formation des forces de défense et de sécurité ». Le premier-ministrable a aussi tweeté sur sa « rencontre avec des étudiants camerounais à l’institut français du Cameroun ».

Triés sur le volet, on présume : les militants de l’Association pour la Défense des Droits des Étudiants du Cameroun (ADDEC), apprécieront. Ce syndicat indépendant et trop vindicatif au goût du pouvoir connaît en effet une énième vague de répression, pour avoir cette fois dénoncé – ô crime – l’augmentation indue des frais d’inscription à l’université Yaoundé 1. Cette effronterie avait entraîné illico l’exclusion universitaire du Président et du Secrétaire général de l’ADDEC. Pris en flagrant délit de distribution de tracts contestant ces mesures arbitraires, le même Secrétaire général et le Secrétaire au logement du syndicat s’étaient faits tabasser par la police et embastiller. Si le premier a été libéré, mais après plus d’une semaine, le second a été mis en examen pour « Atteinte à la sécurité de l’État ».

Une politique « sécuritaire » au service d’un d’État répressif, mais une forme de terrorisme qui n’intéresse toujours pas l’ambitieux Claude Bartolone et ses collègues députés.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 240 - novembre 2014
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