Survie

Burundi : haute tension à la veille de la présidentielle

rédigé le 7 juillet 2015 (mis en ligne le 7 juillet 2015) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Les
élections
législatives
et
communales organisées le 29 juin au
Burundi et boycottées par l’opposition
ont tourné à la farce.

Malgré la
présence de journalistes occidentaux et
de rares analystes internationaux
(l’Union africaine avait renoncé à
déployer ses observateurs dans les
bureaux de vote), des agents chargés
du dépouillement n’ont pas hésité à
truquer les feuilles d’émargement pour
atteindre un score de 95 % de votants.

Le porte­-parole de la Commission
électorale nationale indépendante
(Ceni) a prétendu que le taux de
participation « tend vers les 100 % à
l’intérieur du pays
 ». Les tenants du
régime ne cherchent même plus à être
crédibles. Le Burundi attend toujours
le résultat de ces élections truquées.
Un très mauvais signe supplémentaire
à la veille de l’élection présidentielle
imposée par Pierre Nkurunziza.

La terreur a encore gagné un cran
lorsque six personnes ont été tuées
mercredi 1er juillet par balles dans le
quartier de Cibitoke, au nord de
Bujumbura. La police a avancé un
accrochage nocturne avec un « groupe
armé
 ». Cependant les six hommes ont
été tués d’une balle dans la tête au
terme d’une nouvelle opération
d’intimidation, dans différentes rues
de ce quartier « d’opposants ».
Nouveau médiateur désigné par le
secrétaire général de l’ONU, le
Sénégalais Abdoulaye Bathily est
récusé par le régime.

L’élection présidentielle ne pouvait
s’annoncer sous de pires auspices.
Après des élections législatives et
communales truquées, le président
Pierre Nkurunziza semble sûr d’être
réélu le 15 juillet pour le troisième
mandat que lui interdisent pourtant les
accords d’Arusha et la Constitution.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 248 - juillet-août 2015
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