Survie

Gabon indépendant

(mis en ligne le 17 février 2016) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Le 16 janvier, sur le plateau télé de
l’émission « On n’est pas couché », le Premier
ministre français Manuel Valls s’est laissé
emporter à rétorquer à un autre invité,
l’humoriste Jérémy Ferrari, que des deux
présidents africains présents à la manifestation
du 11 janvier qui a suivi les attentats contre
Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, c’est la
présence du président malien, « élu lui », qu’il
fallait retenir. « Ah, parce qu’il n’est pas élu
finalement, Ali Bongo ?
 » relève l’humoriste.
« Non. Pas comme on l’entend », tente alors
d’éluder Valls, pris à devoir assumer
publiquement ce qui se sait mais ne se dit pas
au sujet de celui qui a succédé à son père Omar
Bongo en 2009 à la tête du Gabon.

La cellule
africaine du Quai Orsay s’est empressée
d’organiser une rencontre avec Ali Bongo le
21 janvier en marge de Davos pour, selon
l’Elysée, « tourner au plus vite la page de cet
incident malheureux
 » (Jeune Afrique, 25/01),
et les communicants de Matignon ont aussitôt
plaidé la fatigue du Premier ministre.
Admettons. Mais la rapidité avec laquelle la
prétendue « crise diplomatique » a été
résorbée, sans excuse publique du côté de
Paris, montre que la réaction de Libreville
n’était que gesticulation et que le Gabon ne
peut toujours pas se permettre le luxe d’un
bras de fer diplomatique avec sa puissante
tutrice française.

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Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 254 - février 2016
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