Survie

Si on regardait ailleurs

(mis en ligne le 3 novembre 2020) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Les ONG Secours catholique Caritas France, Oxfam France, CCFD­-Terre Soli­daire, Amnesty International France, ACAT France et Publish What You Pay (PWYP) dé­noncent, dans une tribune commune (Libé­ration, 25/06) « le silence coupable de la France » face « à la politique répressive au Niger » : « trois leaders de la société civile nigérienne sont emprisonnés depuis cent jours. Cent jours que la France se tait ».

Moudi Moussa, Moukaila Halidou et Maïkoul Zodi ont été arrêtés le 30 avril officiellement pour avoir bravé l’interdiction de manifester pour raison sanitaire, en réalité pour avoir gêné le régime par leur mobilisation contre la corruption (cf. Billets d’Afrique n°296, avril 2020). « Les nombreux appels au mi­nistre des Affaires étrangères français pour intervenir en faveur de leur libération sont restés sans réponse » rapportent les ONG et « la France garde un silence cou­pable sur l’inquiétante dégrada­tion des libertés publiques au Niger que nos organisations constatent et dénoncent depuis plusieurs années, et qui s’intensifie ces derniers mois (...) des dizaines de militants anticorrup­tion, journalistes, enseignants, médecins et défenseurs des droits humains ont été arrê­tés ou font l’objet de poursuites judiciaires. (...) Pourquoi la France reste­-t-elle sourde à ces dérives ? La lutte contre les groupes ar­més au Sahel ne peut en aucun cas justifier le silence de la France. » Ironie de la situa­tion, Maïkoul Zodi avait été récompensé en décembre 2018 par le prix des Droits de l’homme de la République française...

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 299 - juillet-août 2020
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