Survie

Climat présidentiel

Publié le 30 avril 2007 - François Lille, Odile Tobner

Un ami nous envoie un texte qu’il vient d’adresser au journal l’Humanité :

Climat : pour une présidence à la hauteur de l’enjeu

« L’humanité se retrouvera bientôt confrontée à la plus redoutable épreuve de son histoire » écrit James Lovelock dans son dernier livre, ajoutant que « rien d’aussi violent ne s’est produit depuis la longue période de chaleur de l’Eocène, il y a 55 millions d’années » et que « le système Terre est proche d’un état critique mettant toute vie en danger ». D’autres scientifiques consideront peut-être que ce scénario n’est pas une certitude. Il reste que la montée de quelques degrés de la température moyenne prévue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et les bouleversements qui s’ensuivront suffiront à déclencher un cataclysme social sur la planète entière.

La dernière chance de freiner à temps ce réchauffement, ou d’éviter l’emballement du système prédit par James Lovelock, est peut-être la négociation des suites du Protocole de Kyoto, qui arrive à échéance en 2012. Si la communauté internationale, à défaut d’une véritable communauté mondiale, ne décide pas d’aller plus loin que Kyoto, notamment en prenant des mesures drastiques pour réduire enfin la consommation des combustibles fossiles, un désastre sera inéluctable.

La charge la plus lourde de tout le mandat du futur Président sera de piloter la position de la France dans cette négociation qui occupera les années et qui se présente comme la grande affaire du siècle qui débute. Comment pourrait-on confier cette tâche à Nicolas Sarkozy, lui qui en 2004 proclamait, comme ministre de l’économie, sa volonté de baisser les taxes sur l’essence, lui qui, en 2005, lors d’une convention de l’UMP, déclarait pouvoir régler en 25 ans le problème du climat, lui qui en 2006 prétendait, dans un article paru dans Le Figaro, nouvelle stupidité, que la France émettait moins de carbone que la moyenne, lui enfin qui en 2007, dans son discours d’investiture, annonçait vouloir aider les français à acheter des automobiles pour aller à leur travail !

Franchement, je ne sais pas encore si Ségolène Royal sera à la hauteur. Mais je suis prêt, s’il le faut, à allumer des cierges pour que les Français ne confient pas cette mission à Nicolas Sarkozy.

Eric Le Lann, adhérent du PCF, auteur de Progrès et décroissance (éditions Bérénice)

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