Après dix ans de tergiversations des filiales de Bolloré face aux préjudices sociaux, environnementaux et humains qu’ils subissent, les salarié·e·s et riverain·e·s des plantations de palmeraie de la Socapalm au Cameroun ont saisi la justice française en mars 2021, avec le soutien de plusieurs ONG. La loi sur le devoir de vigilance des multinationales oblige en effet certaines d’entre elles à prévenir les risques de dommages occasionnés par leurs filiales à l’étranger. Mais Bolloré n’en démord pas : ne possédant que 39,75 % des parts de la Socfin, maison-mère de la Socapalm, « il est faux et archi faux de prétendre qu’il contrôlerait ces plantations » (Libération, 09/10/2023). Pour en juger, la justice avait exigé que soient transmis tous les procès-verbaux des assemblées générales de la Socfin depuis quatre ans, avec une astreinte de 2000 € par jour de retard. « Les avocats du groupe Bolloré ont fait mine de s’y conformer », rapporte Libération, mais sans transmettre les PV des AG extraordinaires, les seules portant sur les questions stratégiques. Le 29 septembre dernier, un juge de l’exécution des peines a donc condamné le groupe à verser les astreintes aux plaignant·e·s, soit 140 000 €, et haussé à 4000 € par jour les pénalités de retard, contraignant le groupe à verser de nouveaux documents. Affaire à suivre…