Les tensions diplomatiques entre la France et Madagascar sont-elles sur la voie de l’apaisement ? C’est en tout cas le signal qu’ont voulu faire passer le président Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina, reçu fin août à l’Elysée. Si des marchés en souffrance pourraient être débloqués, dont « un projet aéroportuaire, mais aussi de deux projets de barrages hydroélectriques » (RFI, 27/08), dans le cadre d’« accords économiques impliquant des entreprises et bailleurs hexagonaux » comme « le téléphérique d’Antananarivo, avec le Trésor français et Colas notamment » (Jeune Afrique, 17/08), la question épineuse de l’occupation française des Îles Éparses semble restée au point mort. La seule décision connue est en effet la relance de la commission mixte, paralysée depuis de nombreux mois, depuis que les îles malgaches ont été opportunément transformées en « réserve naturelle » française, dans le seul but, bien évidemment, de concourir au respect de la biodiversité (cf. Billets d’Afrique n°298, juin 2020). Cette rencontre survient également après une tentative de coup d’État récemment déjouée à Madagascar avec l’aides des services américains (Jeune Afrique, 22/07). Si rien ne semble incriminer les services français dans cette tentative « d’assassinat des principaux dirigeants du pays, dont le président Rajoelina », le curriculum vitae des principaux suspects fait mauvais genre : ont en effet été arrêtés deux anciens officiers français « passés par l’école militaire française de Saint-Cyr, l’ex-gendarme Paul Rafanoharana et l’ancien général Philippe Marc François - camarade de promotion du nouveau chef de l’état-major de l’armée de terre française Pierre Schill » (Africa Intelligence, 23/08).