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Le ministre de la Défense doit lever le secret défense sur l’attentat du 6 avril 1994

Publié le 18 décembre 2014 - Survie

D’après le journaliste Benoît Collombat, le juge Marc Trévidic, en charge de l’instruction sur l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion du président rwandais Habyarimana, s’apprêterait à demander la déclassification de documents français. L’association Survie rappelle que cette revendication, qu’elle a portée tout au long de l’année 2014, a été explicitement acceptée par plusieurs acteurs politiques de premier plan de l’époque, et doit désormais être satisfaite par le Gouvernement, pour les documents concernant l’attentat mais aussi l’ensemble des archives sur la période 1990-1994.

A l’occasion des 20 ans du génocide des Tutsi au Rwanda, pour lequel cet attentat avait servi de signal déclencheur, l’association Survie s’est cette année mobilisée pour exiger la déclassification et la publication des documents français sur cette période. Une pétition portant cette revendication a été signée par plus de 7000 personnes et remise au cabinet du ministre de la Défense, dont la loi prévoit qu’il statue sur les demandes de déclassification.

Edouard Balladur et François Léotard, respectivement Premier ministre et ministre de la Défense en 1994, se sont prononcés en faveur de la levée du secret défense. Même Hubert Védrine, secrétaire général de l ’Élysée à l’époque, a déclaré « cela peut avoir un intérêt de déclassifier d’autres documents que ceux qui l’ont été à la demande de la mission Quilès » [1] lors de son audition à l’Assemblée nationale le 16 avril 2014.

Cette demande de déclassification formulée par le juge Trévidic, est une opportunité de progresser dans la connaissance de la vérité sur l’attentat du 6 avril 1994. Par exemple, l’enquête réalisée dès le lendemain de l’attentat par l’armée française, seule autorisée par les extrémistes hutu à accéder au site, n’a toujours pas été publiée.

L’association Survie demande donc au ministre de la Défense d’autoriser la levée du secret défense sur ces nouvelles demandes. Toute autre décision ne pourrait être comprise que comme une volonté délibérée des autorités françaises de protéger les auteurs de l’attentat. Plus généralement, l’ensemble des documents français sur la période doivent être déclassifiés et rendus publics.

[1Lors de la mission d’information parlementaire, une partie des documents ont été déclassifiés et transmis aux députés.

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