Survie

Violation des droits de l’homme à Djibouti, la vigilance internationale s’organise

Appel à présence des instances internationales à l’audience du 17 janvier

Publié le 13 janvier 2016 - ARDHD, LDDH, Survie

La vigilance internationale s’organise autour de la décision judiciaire qui sera rendue le 17 janvier 2016 dans le procès
visant M. Omar Ali Ewado, Président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme, arrêté, incarcéré et mis au
secret pour avoir publié la liste nominative des morts, disparus et blessés lors du massacre policier de Buldhuqo le 21
décembre dernier.

Alors que l’on s’interroge encore sur la réelle position de la France et du gouvernement français en faveur de la
protection des droits de l’homme à Djibouti et du respect des défenseurs des droits de l’homme comme de la
liberté d’expression démocratique, la vigilance internationale des ONG mais aussi d’instances officielles
européennes et Internationales s’organise, et on assiste à une montée en puissance en convergence croissante en
faveur de la protection des défenseurs djiboutiens des droits de l’homme, et de la prochaine échéance judiciaire du
17 janvier au Tribunal d’Instance de Djibouti.

Des ONG / associations de protection des défenseurs des droits de l’homme s’associent ce 12 janvier (d’autres
suivront) pour demander que toute la vigilance des ONG, des instances officielles et des représentants des
gouvernements démocratiques présents à Djibouti soit mobilisée et s’affirme activement avant, et lors du rendu de
la décision du Tribunal correctionnel de Djibouti en audience le 17 janvier prochain pour le procès de M. Omar

Ali Ewado, inculpé pour avoir diffusé la liste nominative des morts, disparus et blessés du massacre du 21
décembre à Buldhuqo / Balballa, selon les charges suivantes :

  • diffusion de fausses informations
  • diffamation publique
  • tentative d’entrave à la justice

Le rappel des faits

Le 29 décembre 2015 au matin, M. Omar Ali Ewado, Président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme,
traversait le barrage filtrant mis en place par les forces de police du régime djiboutien qui stationnaient devant
l’hôpital militaire français depuis les événements du 21 décembre. M. Omar Ewado venait chercher et aider le
Secrétaire Général de la LDDH (Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme) et député à l’Assemblée nationale, M Saïd
Houssein Robleh, grièvement blessé par balles par la police du régime le 21 décembre après-midi (après le
massacre de Buldhuqo). Opéré et soigné par les médecins de l’hôpital militaire français Bouffard, M. Said Robleh
était ‘sorti’ de l’hôpital le 29 au matin, sous la pression du représentant du gouvernement français à Djibouti.
C’est précisément au moment où il aidait son secrétaire général que MM. Omar Ewado a été appréhendé par la
police djiboutienne, en même temps que M. Said Robleh, et qu’ils se sont vus tous deux dépouillés de tous
documents et dossiers LDDH comme de leurs téléphones. Après quelques dizaines de minutes Monsieur Robleh a
été libéré sans restitution de ses téléphones, documents et effets personnels. et il a pu regagner son domicile,
tandis que M Omar Ewado était menotté, emmené et incarcéré au secret à la BRD de Djibouti aux motifs énoncés
ci-dessus.

Après une première comparution le 31 décembre 2015, puis une première audience le 3 janvier 2016, sans la
présence d’un avocat, M. Omar Ewado a comparu le 10 janvier 2016, assisté d’un avocat local, après que, alerté
par l’ARDHD, Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti, Maître Emmanuel Daoud, membre du
groupe d’action judiciaire de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme), avocat au barreau de Paris, membre du Conseil de l’Ordre du
barreau de Paris, inscrit sur la liste des Conseils de la Cour pénale internationale(CPI), et pénaliste de renom, avec un mandat direct de l’épouse et du fils de M. Ewado (lui-même ne pouvait s’exprimer puisqu’au secret le plus total), venait de faire parvenir deux
courriers officiels, l’un au Procureur pour lui confirmer qu’il allait piloter la défense et un autre au bâtonnier du
Barreau de Djibouti, pour lui demander quelles décisions il comptait prendre dans cette situation.
(cf. notre communiqué ARDHD du 9 janvier 2015)

Le 17 janvier 2016, le tribunal de Djibouti doit rendre son jugement

Les ONG signataires et organisations associées attirent solennellement l’attention de la communauté internationale
et demandent expressément aux représentants des gouvernements démocratiques et de l’Union européenne de
déléguer un représentant à l’audience du 17 janvier, pour signifier leur soutien et leur souci du respect des
défenseurs des droits humains.

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