Survie

Urgence au Gabon ! Des militants anti-corruption incarcérés.

Communiqué, le 8 janvier 2009

Publié le 8 janvier 2009 - Survie

RASSEMBLEMENT à PARIS à 17h30 ce JEUDI 8 JANVIER
4 rue de la Baume 75008 Paris M° Mirosmenil (ligne 13 ou 9) ou St Philippe du roule (ligne 9)

Quelques photos du rassemblement

Pour avoir dénoncé courageusement la corruption du régime, des militants de la société civile et un journaliste sont emprisonnés depuis une semaine au Gabon. Leur avocat Me Thierry Lévy est quant à lui empêché de prendre son avion afin de se rendre à Libreville.

C’est sous le prétexte d’une lettre ouverte adressée à Omar Bongo le 8 décembre dernier qu’ont été retenus en garde-à-vue depuis 7 jours, puis jetés en prison Grégory Gnbwa Mintsa (plaignant dans l’affaire des Biens Mal Acquis d’Omar Bongo et de son entourage en France), Marc Ona Esssangui (coordinateur de la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez-Gabon et président de Brainforest) et Georges Mpaga (plaignant contre le neveu du Président Bongo et Procureur de la République accusé devant la "Commission Mains Propres" pour faits de corruption) ainsi que Gaston Asseko Mba, journaliste et directeur technique de Radio Sainte Marie.

Les délits invoqués par le Procureur pour justifier ces arrestations sont :

 "Détention d’un document en vue de sa diffusion dans un but de propagande" (il s’agit de la Lettre ouverte des Acteurs libres de la société civile gabonaise à Monsieur Omar Bongo Ondimba du 8 décembre 2008, voir www.acteurslibres.org)

 "Propagande orale ou écrite en vue de l’incitation à la révolte contre les autorités de l’Etat"

Ces incarcérations sont la conséquence directe de l’engagement de ces personnes contre la corruption des autorités gabonaises. « Nous n’acceptons plus de vivre dans le mensonge et la peur  » déclaraient ces acteurs dans la lettre ouverte au président gabonais. En France, depuis plusieurs jours, la solidarité s’organise et de nombreux acteurs manifestent leur soutien aux militants gabonais, tout en dénonçant le comportement du régime d’Omar Bongo, et le silence complice de la France.

Il est inadmissible que la diplomatie française continue de soutenir, notamment financièrement, des dictatures africaines corrompues, qui répriment leur société civile qui pourtant travaillent à sortir leur pays de l’ornière. La France doit promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’Homme, et non pas seulement les intérêts économiques de quelques grandes entreprises françaises. Il est temps de mettre un terme au triptyque "Diplomatie, Business et Dictature" (voir sur ce sujet http://survie.org/dossier.html).

C’est pourquoi Survie appelle à la libération des militants incarcérés et la diplomatie française à agir dans ce sens à l’occasion d’un rassemblement :

Rassemblement, jeudi 8 janvier 2009 à 17h30 devant l’hôtel particulier à 18 millions d’euros d’Omar Bongo !

4 rue de la Baume 75008 Paris M° Mirosmenil (ligne 13 ou 9) ou St Philippe du roule (ligne 9)

C’est ce magnifique hôtel que des associations avaient saisi "symboliquement" le 10 avril dernier, afin de le restituer aux acteurs de la société civile Bruno Ben (auteur de la lettre ouverte qui dérange le régime gabonais aujourd’hui) et Marc Ona Essangui (Coordinateur de Publiez Ce Que Vous Payez-Gabon) emprisonné aujourd’hui (voir la vidéo de Rue89 ci-dessous.)

Contact presse : Olivier THIMONIER

olivier.thimonier@survie.org Tél. : 01 44 61 03 25

a lire aussi