Survie

Chirac : "Madagascar n’est pas mûr pour la démocratie"

Publié le 27 juin 2002

Communiqué, le 27 juin 2002

Chirac : « Madagascar n’est pas mûr pour la démocratie.* »

Les principaux pays occidentaux et l’Union européenne ont, par la participation de leurs représentants aux cérémonies de la fête de l’indépendance, reconnu la légitimité du président Ravalomanana, élu par les Malgaches. Sauf la France, qui s’accroche à un schéma illusoire de « coprésidence » avec l’ex-dictateur Didier Ratsiraka, confit en corruption, recruteur de mercenaires et de miliciens, saboteur de ponts, affameur de son propre pays.

À défaut de coprésidence, l’Elysée et le ministre des Affaires étrangères qui en est issu, Dominique de Villepin, voudraient imposer dans l’exécutif malgache des personnalités ratsirakistes comme l’ancien ministre des Finances Pierrot Rajaonarivelo, prototype des tares du régime rejeté par les Malgaches. C’est comme si, pour reconnaître le gouvernement Raffarin, Madagascar exigeait un important ministère pour Jean-Marie Le Pen !

Paris n’a jamais dénoncé en Didier Ratsiraka le commanditaire des recrutements de mercenaires et l’organisateur du blocus du pays. L’exécutif français justifie sa position caricaturale par celle de l’OUA, dominée par un club d’autocrates qu’inquiète la revendication démocratique malgache. La position élyséenne est du même ordre que celle qui prévalut en 1997, quand la France fut la dernière puissance occidentale à soutenir Mobutu – allant, dans son « acharnement thérapeutique », jusqu’à favoriser l’embauche de mercenaires français et serbes.

Le chantage est explicite : « Si vous ne vous pliez pas à nos oukases, nous bloquerons toute aide internationale », une aide dont Madagascar a cruellement besoin après six mois d’immenses dégâts causés par la folle obstination de Ratsiraka.

Il y a 55 ans, la France a massacré quelque cent mille Malgaches. Aujourd’hui, pour préserver l’influence néocoloniale de ses réseaux françafricains, elle serait prête à plonger dans la famine et le chaos un peuple qui a eu le seul tort de réclamer la démocratie. Il est urgent qu’un grand nombre de Français signifient leur refus de cette option scandaleuse et absurde.

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