Survie

Communiqué de la délégation des associations françaises au terme d’une semaine d’échanges avec la société civile malgache

Publié le 6 juillet 2002 (rédigé le 6 juillet 2002) - Cedetim, Cimade, CRID, Oxfam France / Agir Ici, Survie

(6 juillet 2002). Au terme d’une semaine d’échanges avec la société civile malgache, la délégation d’associations françaises de solidarité internationale Cédétim, Cimade et Survie, représentant également les ONG de développement (CRID)* et l’association civique Agir ici, soit plusieurs centaines de milliers de citoyens français, exprime sa gratitude à tous ceux qui l’ont accueillie. Elle a été frappée par l’extraordinaire aspiration du peuple malgache à la démocratie et à la justice, ainsi que par le caractère profondément non-violent de sa lutte pour plus de dignité - une démarche dont nos interlocuteurs ont souligné la dimension spirituelle.

La population subit les effets d’une crise provoquée par l’ingérence injustifiable, en faveur d’un régime disqualifié, d’une coalition archaïque d’intérêts français et africains, la « Françafrique » néocoloniale, où les dictateurs prospèrent au nom d’une soi-disant fatalité de la fraude électorale. A cet égard, la détermination du peuple malgache à faire prévaloir son choix démocratique est exemplaire.

Un nouveau départ s’offre à Madagascar, riche de promesses, mais aussi porteur de risques. Il s’agira de traduire en institutions, en éthique politique, sociale et économique l’aspiration populaire à de nouvelles règles de jeu, plus conformes à ce que la culture malgache porte en elle de meilleur. Mais les difficultés économiques et le basculement politique peuvent fournir à des individus ou groupes mal intentionnés des failles où installer de nouveaux abus. Ils peuvent trouver en cela des appuis extérieurs, chez tous ceux qui pardonneront difficilement au peuple malgache d’avoir mis en échec leur système de domination et de prédation. Nos associations seront particulièrement vigilantes quant à ce risque, en lien avec les nombreux contacts noués durant cette semaine.

Lors de notre retour en France, nous nous attacherons à faire connaître la réalité de la situation à Madagascar, la nécessité d’une vraie et forte solidarité. Nous nous emploierons à susciter une convergence des organisations de la société civile désireuses de s’engager dans une solidarité renouvelée avec le peuple malgache, dans toutes ses composantes.

(*) Membres du CRID

AITEC, CCFD, CIMADE, CODEV, Collège Coopératif, Fédération Artisans du Monde, Frères des Hommes, IRFED, Max Havelaar, Peuples Solidaires, RITIMO, Secours Populaire Français, SOLAGRAL.

7.500 groupes locaux , 180.000 bénévoles

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