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Nouvelles répressions au Tchad, en finir avec le soutien de la France au dictateur Idriss Déby

Publié le 10 février 2016 - Survie

Ce samedi 6 février, Idriss Déby a poursuivi la répression de sa population, avec l’arrestation et la détention pendant plusieurs heures de 19 militants de la société civile et d’un parti politique, qui souhaitaient manifester pour leurs droit sociaux.

Cela intervient une semaine après l’accession d’Idriss Déby à la présidence de l’Union Africaine et trois jours avant sa désignation, ce mardi 9 février, comme le candidat de son parti politique pour l’élection présidentielle d’avril dont le résultat est déjà sans surprise, dans un contexte social et politique très tendu. En effet, de nombreux mouvements sont mobilisés pour dénoncer la politique menée par le régime, les atteintes aux droits humains et sociaux, la candidature d’Idriss Déby à l’élection et les conditions de cette élection.

Pour anniversaire, cet épisode intervient également presque 8 ans jour pour jour après la disparition de Ibni Oumar Mahamat Saleh, sur laquelle toute la lumière n’a toujours pas été faite.

Malgré cette situation terrible en termes de droits humains et sociaux, la France continue à mener une politique de soutien systématique à son allié tchadien, en particulier au niveau sécuritaire : elle le félicitait le 31 janvier pour son accession à la tête de l’Union Africaine au nom « des dossiers d’intérêt commun sur l’agenda de la paix et de la sécurité », elle renforçait en septembre 2014 sa coopération sécuritaire avec une police et une gendarmerie qui sont les instruments de la répression de la population et n’émet aucune réserve ou critique sur la politique intérieure du régime.

Cet état de fait, que notre association dénonce est également critiqué au Tchad par de nombreux acteurs de la société civile, dont la coalition Trop c’est trop.

Survie demande :

  • la suspension de la coopération militaire et sécuritaire avec le Tchad.
  • que, conformément à l’article 35 de la Constitution, un débat et un vote parlementaires aient enfin lieu sur l’opération militaire Barkhane, qui sert aujourd’hui de prétexte au soutien français au régime criminel de Déby.
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