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Document 15 : Rapport de visite fait auprès de la Mission militaire de coopération à Paris, rédigé par le colonel rwandais Ephrem Rwabalinda, 16 mai 1994

Publié le 16 mai 2014

Le soutien politique se double d’un soutien militaire avec la mission à Paris d’un officier de l’état-major des FAR, le lieutenant-colonel Ephrem Rwabalinda. Rwabalinda rencontre à plusieurs reprises, du 9 au 13 mai 1994, le général Jean-Pierre Huchon, chef de la Mission militaire de coopération (MMC).

Loin de lui signifier une quelconque réprobation pour le génocide en cours auquel participent les FAR, Huchon indique au contraire à Rwabalinda à quelle condition la coopération bilatérale peut reprendre : le retournement de l’opinion internationale en faveur du gouvernement intérimaire rwandais. Un téléphone crypté a été acheminé à Kigali pour permettre à Huchon de communiquer avec le général Augustin Bizimungu, chef d’état-major des FAR (condamné depuis à 30 ans de réclusion pour génocide par le TPIR).

Huchon et Rwabalinda abordent la question de l’approvisionnement en munitions des FAR et celle de « l’utilisation indirecte de troupes régulières ou non ». Cette mention fait écho à une note du général Christian Quesnot, chef d’état-major particulier du président de la République, datée du 6 mai 1994.

Quesnot y indique à François Mitterrand : « A défaut de l’emploi d’une stratégie directe dans la région qui peut apparaître politiquement difficile à mettre en œuvre, nous disposons des moyens et des relais d’une stratégie indirecte qui pourraient rétablir un certain équilibre » (Rwanda. Les archives secrètes de Mitterrand, éditions Aviso – L’esprit frappeur, p. 391).

Rapport de visite fait auprès de la Mission militaire de coopération à Paris, rédigé par le colonel rwandais Ephrem Rwabalinda, 16 mai 1994
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