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Document 3 : Note à l’attention de Monsieur le Président de la République. Objet : situation militaire au Rwanda, 1er juillet 1992

Publié le 3 avril 2014

Les militaires français ne se contentent pas de commander indirectement l’armée rwandaise : ils combattent aux côtés de leurs alliés.

Note à l’attention de Monsieur le Président de la République. Objet : situation militaire au Rwanda, 1er juillet 1992

Le 1er juillet 1992, le général Quesnot, chef d’état-major particulier de François Mitterrand relaie auprès de ce dernier la suggestion de l’amiral Lanxade, chef d’état-major des armées, « d’autoriser, sous réserve de la plus extrême discrétion et avec l’accord préalable, cas par cas, de l’Etat-Major des Armées, une aide opérationnelle temporaire de quelques conseillers auprès des états-majors ainsi
qu’auprès des unités récemment dotées des nouveaux matériels
 ».

Mitterrand donne son accord : « Oui. J’ai vu M. Joxe » [Pierre Joxe est alors ministre de la Défense]. Le chef de l’Etat donne ainsi son aval à la participation des soldats français aux combats contre le FPR. Hubert Védrine, à l’époque secrétaire-général de l’Elysée, le confirme en 2005 : « En ce qui concerne l’opération Noroît entre 1990 et 1993, la montée au front des forces françaises était connue et autorisée par le président de la République » (cf. Olivier Lanotte, La France au Rwanda (1990-1994). Entre abstention impossible et engagement ambivalent, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, 2007, p.192).

La « préparation et l’exécution d’opérations de guerre » par les militaires français n’est pas ce qui embarrasse la partie rwandaise. C’est le fait que l’accord d’assistance militaire ne vise que la gendarmerie, alors que le soutien français concerne dans les faits l’ensemble de l’armée rwandaise.

Kigali demande donc la régularisation a posteriori de la situation et l’élargissement de l’accord aux Forces armées rwandaises tout entières (MIP, annexe 2.7), ce qui est réalisé par la signature de l’avenant du 26 août 1992 (MIP, annexe 2.8).

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