Survie

Un crime absolu : le génocide des Tutsi rwandais

Survie Paris a organisé un cycle sur le Rwanda en mars 2006

Publié le 31 mars 2006 - Survie Paris - Ile de France

"Massacres interethniques ", "guerre ancestrale et archaïque entre tribus africaines rivales" : c’est en substance ce que les médias et la diplomatie en France ont très majoritairement présenté de la tragédie rwandaise de 1994. Et pourtant... C’était un génocide. Un crime absolu, inouï, incroyablement sophistiqué : en trois mois, un million d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés pour le simple fait d’être nés "Tutsi" ou d’être réfractaires à l’extermination... Comme tous les génocides, il interpelle toute l’humanité. Quant à l’Etat français, pour des raisons encore obscures à ce jour, il y est étroitement mêlé. Ce cycle de rencontres se veut donc un appel au réveil des consciences citoyennes.

1.Qu’est-ce qu’un génocide ? Le cas du Rwanda

Jeudi 9 mars de 20 h à 23 h

Quelle est la spécificité du crime de génocide ? Pourquoi le distingue-t-on d’un crime contre l’humanité ? Nous nous pencherons plus particulièrement sur le cas du dernier génocide du XXème siècle, le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Quels sont les processus qui ont mené au génocide ? Quels sont les outils de prévention ? Nos intervenants s’attacheront également à décrire la logique du négationnisme, une logique faisant partie intégrante du "crime des crimes". Intervenants : Assumpta MUGIRANEZA, Laure CORET (Aircrige)

Assumpta MUGIRANEZA

2.Projection-débat Tuez-les tous

Suivi d’un débat Vendredi 17 mars de 19 h 30 à 22 h

En 1994, pendant trois mois, les forces armées rwandaises (FAR), aidées de miliciens et de civils vont massacrer un million de Tutsi. Dix ans après, Raphaël Glucksmann, David Hazan et Pierre Mezerette ont enquêté et démonté la logique de ce génocide en revenant sur des questions essentielles, entre autres, la responsabilité de la communauté internationale, mais également celle de la France impliquée dans la formation et l’entraînement de l’armée et des milices Hutu. Ce documentaire, à travers interviews, témoignages et mise en perspective, permet de mieux comprendre cette tragédie.

Intervenants : Georges KAPLER, Raphaël GLUCKSMAN

Georges KAPLER, Raphaël GLUCKSMAN

3. Projection-débat : Au rwanda, on dit.. une famille qui ne parle pas meurt

Suivi d’un débat sur les Gacacas (tribunaux populaires) Vendredi 24 mars de 19 h 30 à 22 h Intervenants : Assumpta MUGIRANEZA, Alain Gauthier

Donner la parole aux gens des collines Imaginez : votre famille et vos amis ont été massacrés par vos voisins de toujours. Dix ans plus tard, les tueurs sortent de prison et reviennent s’installer près de chez vous. Vous les croisez tous les jours, vous devez travailler avec eux, et chaque fois que vous les voyez, vous vous souvenez. Imaginez maintenant que le gouvernement vous demande non seulement de surmonter votre désir naturel de vengeance, mais aussi de leur pardonner. Le pourriez-vous ?

C’est le défi auquel sont confrontés aujourd’hui les Rwandais, depuis qu’en 2003, le gouvernement a libéré 16 000 personnes ayant avoué leur participation au génocide et les a renvoyées chez elles. Pour "Au Rwanda on dit... La famille qui ne parle pas meurt", Anne Aghion s’est rendue à Gafumba, la petite communauté rurale d’une colline rwandaise, pour rencontrer les habitants et tenter de comprendre comment ils font face à cette situation.

Au rwanda, on dit.. une famille qui ne parle pas meurt

4.L’implication de l’Etat français dans le génocide des Tutsi rwandais

Jeudi 23 mars

12 ans après le génocide des Tutsi rwandais, le rôle de la France n’a pas cessé de nous questionner et de provoquer l’effroi. Le rapport 2004 de la CEC (Commission d’enquête citoyenne, emmenée par Survie et d’autres associations), publié sous le titre « L’horreur nous prend au visage », sera notre point de départ pour comprendre jusqu’où est allée cette implication. Où en sont les recherches sur ce sujet en 2006 ? Nous cherchons à comprendre jusqu’où a été cette implication, et par quels mécanismes politiques elle a été rendue possible. Intervenants : Mehdi BA (Les Arènes), Jean-François DUPAQUIER (Journaliste)

Mehdi BA, Jean-François DUPAQUIER
L’implication de l’Etat français dans le génocide des Tutsi rwandais

5.Justice et impunité

Vendredi 31 mars

Pour qu’à l’horreur du génocide ne s’ajoute pas l’impunité, la parole doit être donnée à la justice. Après le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) a été créé, les tribunaux rwandais et les Gacacas opèrent. La Commission d’Enquête Citoyenne (CEC) a été imaginée par des citoyens de France qui ne satisfaisaient pas des conclusions lapidaires de la mission d’information parlementaire. Ce sont des Rwandais qui ont porté plainte en France contre des soldats de l’armée française pour complicité de génocide. Des plaintes ont été déposées également il y a plus de 11 ans contre de présumés génocidaires réfugiés en France.

Intervenants : Géraud de la PRADELLE, juriste de la CEC ; Sharon COURTOUX, porte-parole de la CEC ; Alain GAUTHIER, Président du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR) ; Maître Didier PATRY avocat à la Cour d’Appel de Caen, avocat au Tribunal pénal international pour le Rwanda, avocat inscrit sur la liste des conseils de la Cour pénale internationale, avocat du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda ; Intervenant de la FIDH à préciser.

Justice et impunité
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