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Rwanda/France : 22 ans après, deuxième procès en France de Rwandais accusés de génocide

Publié le 9 mai 2016 - CPCR, FIDH, LDH, Survie

Communiqué commun de FIDH, LDH, CPCR, Survie, LICRA, l’Association CRF et l’ensemble des parties civiles.
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Le 10 mai 2016 le procès de Octavien Ngenzi et Tito Barahirwa s’ouvrira devant la Cour d’assises de Paris.

Durant ce procès – le deuxième d’une longue série de procédures judiciaires ouvertes contre des ressortissants rwandais installés en France – Octavien Ngenzi et Tito Barahirwa, tous les deux anciens bourgmestres de la commune de Kabarondo au sud-est du Rwanda durant le génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda, en 1994, seront jugés pour génocide et crime contre l’humanité.

« Nous nous félicitons de l’ouverture de ce procès, qui marque, deux ans après celui de Pascal Simbikangwa, une nouvelle étape importante dans la lutte contre l’impunité des auteurs du génocide commis contre les Tutsis au Rwanda au cours duquel sont mortes près d’un million de personnes  » ont déclaré l’ensemble des parties civiles, personnes physiques et associations (FIDH, LDH, CPCR, Survie, LICRA et Association CRF).

Les parties civiles ont cependant appris avec une grande inquiétude le retrait subit de la représentante du Parquet du pôle spécialisé crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre du Tribunal de grande instance de Paris, qui ne soutiendra donc pas l’accusation aux côtés de l’Avocat général, comme cela avait été le cas lors du précédent procès de 2014.

Les parties civiles rappellent que ce pôle a vocation à répondre au besoin de spécialisation des magistrats ayant à poursuivre et instruire ce type de crimes, en raison de leur complexité et des nombreux éléments d’extranéité qui entourent leur perpétration.

« Nous nous interrogeons sur les raisons d’une telle situation dont nous espérons qu’elle ne marque pas un changement d’orientation du parquet dont les réquisitions écrites ont grandement contribué au renvoi des accusés devant la Cour d’Assises. Nous souhaitons que la bonne administration de la justice ne s’en trouve pas affectée et que toutes les conditions d’un procès équitable et exemplaire restent réunies dans l’exercice normal du rôle et des prérogatives de chacun de ses acteurs » ont déclaré les parties civiles.

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