Après le coup d’État du général Oligui, des procédures judiciaires ont également été déclenchées au Gabon, notamment contre le premier cercle du président déchu Ali Bongo. Sa femme, la Française Sylvia Bongo, son fils, Noureddine Bongo, et des proches de ce dernier surnommés la « young team », ont été inculpés et incarcérés pour « corruption, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, falsification de la signature du Président de la République et trouble des opérations électorales ». Ils sont accusés d’avoir tiré les ficelles et exercé la réalité du pouvoir depuis l’AVC d’Ali Bongo en 2018, qui l’avait laissé très diminué. Son puissant ministre des Eaux et forêts, de la mer et de l’environnement, le Britannique Lee White, d’abord assigné à résidence, a, lui, été autorisé à quitter le pays. Accusé depuis plusieurs mois par le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) d’orchestrer des malversations liées à l’exploitation forestière illicite, Lee White était pourtant la figure de proue du greenwashing mis en œuvre par la dictature gabonaise pour se réhabiliter sur la scène internationale et capter les fonds liés au marché des crédits carbone. À ce titre, il était le chouchou des diplomaties occidentales et de certains médias, qui lui consacraient des papiers complaisants (notamment dans Le Monde et Le Figaro). En novembre 2022, il cosignait avec la ministre française de la Transition Agnès Pannier-Runacher et quelques autres personnalités, une tribune appelant à agir « maintenant ou jamais » pour « maintenir l’objectif de 1,5° de réchauffement climatique ». Il était aussi le maître d’œuvre de la sixième édition du One Forest Summit, co-organisé avec le président français Emmanuel Macron en mars 2022.