Survie Nord vous invite à une rencontre samedi 20 avril à 15h au café les Sarrazins.
Intervenant·e·s : Fanny PIGEAUD, journaliste et essayiste, Salian SYLLA, enseignant et militant associatif.
« Depuis les années 1960, période qui marque les indépendances de ses anciennes colonies africaines, la France persiste à vouloir installer ou maintenir à la tête de ces États des dirigeants servant avant tout ses intérêts. Si elle recourt parfois à l’outil militaire, son interventionnisme passe en temps ordinaire par les processus électoraux. Paris soutient par différents moyens ses candidats favoris à la magistrature suprême et n’hésite pas à donner son satisfecit à des scrutins truqués quand les résultats sont conformes à ses attentes. » [1]
Ces lignes nous viennent du récent livre de Fanny PIGEAUD, journaliste indépendante et N’dongo Samba SYLLA, économiste, spécialiste des questions monétaires. 1) À l’heure où les relations que la France entretient avec ses anciennes colonies suscitent un intérêt grandissant, ce travail est venu apporter de nouveaux éclairages sur notamment la démocratie et la problématique des élections dans les pays concernés depuis la colonisation. Le rôle et l’influence de l’ancienne puissance coloniale apparaissent bien souvent comme encore prépondérants dans ces pays. Quelle histoire la notion de démocratie a-t-elle dans les pays francophones ? De façon presque sous-jacente, on peut aussi se demander : comment étaient installées ou maintenues les élites politiques dans les colonies françaises en Afrique ? Pourquoi la démocratie peine-t-elle tant à se banaliser dans la plupart des pays francophones alors qu’elle tend à être la norme dans leurs pendants anglophones en Afrique ?
2) Le Sénégal est une des rares ex-colonies françaises à ne pas avoir connu de coup- d’État. Le pays vient de connaître, après moult péripéties, une alternance par la voie des urnes,
la troisième en 64 années. Pour autant, peut-on parler d’une « exception sénégalaise » au vu des rebondissements qui ont jalonné la tenue même du scrutin ? Quelle historicité peut-on établir dans le fait électoral au Sénégal depuis l’indépendance du pays ? Le Sénégal est-il d’ailleurs la « vitrine démocratique » tant chantée dans une certaines presse française ?
