Survie

Décès de Jean Carbonare, ancien Président de Survie.

Publié le 20 janvier 2009 - Survie

Bien chers amis, Jean nous a quittés hier soir [17 janvier 2009] dans son sommeil. Il était depuis dix jours à l’hôpital de Montélimar. Cette nuit, nous sommes allés le voir et il reposait sur son lit d’hôpital, paisible, les traits détendus, délivré, enfin apaisé. Lui, le grand voyageur, aspirait depuis quelque temps à ce dernier grand voyage et nous pouvons lui dire, comme le psaume 121 : « Oui, le Seigneur te gardera de ton départ à ton arrivée, dès maintenant et à jamais »

Marguerite Carbonare, ses enfants et ses petits enfants.

Militant des droits de l’Homme qui a présidé l’association Survie de 1988 à 1994, Jean Carbonare nous a quittés le 17 janvier.

" Nous pouvons-faire quelque chose " était son mot d’ordre. Il refusait la fatalité de la misère, la fatalité économique, la fatalité de la guerre, la fatalité de la mésentente. Il détestait les mensonges politiques.

Il est l’un des rares français à avoir tenté d’inverser la mécanique génocidaire au Rwanda plus d’un an avant son déclenchement. Son intervention au journal télévisé de Bruno Masure sur Antenne2 à 20h le 24 janvier 1993 a représenté un moment fort dans son engagement humaniste :

" Quand on place un dollar en Afrique, il en revient trois chez nous " nous expliquait-il quand il était notre président avant 1994.

Ce chrétien engagé refusait qu’on se croise les bras. Il consacra toute sa vie à mener des projets de développement dans divers pays africains.

Après le génocide des Tutsi au Rwanda, alors âgé de presque 70 ans, il avait mis ses compétences dans le développement en Afrique au service du Rwanda pour aider les Rwandais à reconstruire leur pays en travaillant sur des projets de coopération technique (notamment la construction de logements pour les veuves du génocide et la mise en production de zones marécageuses) que lui avait confié le Président Bizimungu. Pour lui c’était un engagement logique.

C’est à ce moment là qu’il quitta la présidence de Survie, en juillet 1994, démission actée à l’Assemblée Générale qui a fait suite (mars 1995).

Vers 1996, il se retira dans son village du sud de la France, Dieulefit, où il vient de mourir à l’âge de 83 ans.

C’est un grand acteur du développement qui s’éteint, un infatigable interpellateur des consciences citoyennes, un exemple citoyen.